Légumes oubliés d'une campagne électorale bien polie (06/11/2013)
Encore cinq jours de patience. Dimanche, veille de l'armistice de 14 et de la Saint-Martin, patron de l'impôt de solidarité, le Grand Genève connaîtra le gouvernement de son noyau central, le 22e canton suisse, qui commémorera, le 31 Décembre prochain, dans une modestie toute calviniste, en raison de l'incapacité de la mairie de la Ville de conduire proprement un petit appel d'offre, le 200e anniversaire de la Restauration de la République des patriciens, lesquels nouèrent, quelques mois plus tard la protestante cité de Genève, coincée dans ses remparts, et ses mandements, grossis de quelques territoires catholiques, enlevés à la Savoie et à la France vaincue, à ce qui est désormais notre mère patrie à tous: l’Helvétie.
Encore cinq jours d'une campagne molle et polie qui verra les adversaires d'hier obligés jusqu'au printemps 18 de gouverner ensemble un canton de 480'000 habitants. Pour quoi faire? On ne le saura exactement en mai 14 quand les sept élus présenteront leur programme de législature au Grand Conseil qui devra l'adopter dans les deux mois qui suivent.
Compte tenu des forces en présence, ce programme sera forcément un habit d'Arlequin. De priorités, il n'y en aura sans doute pas, tant le CEVA pèsera encore durant toute la législature sur les maigres capacités d'investissement d'un canton qui s'est accoutumé à dépenser sans compter, au point d'être le champion suisse de la dépense par habitant: plus de 22'000 francs par tête ce qui avait fait dire à Patrice Mugny, du temps où il était réd en chef du Courrier, qu'une famille de quatre personnes, qui paie moins de 80'000 francs d'impôts, reçoit plus de prestations de la République qu'elle ne contribue à son budget. Je ne crois pas avoir entendu beaucoup de candidats parler des impôts. C'est le premier légume oublié de cette morne campagne.
Deuxième légume oublié, PISA. Comme le cardon épineux de Plainpalais, PISA est piquant. Le légume AOP Genève n'est évoqué dans les gazettes et les familles qu'une fois par ans, à la Noël, enrobé de crème et recouvert de fromage râpé. PISA mesure les capcités des élèves et donc celle du système scolaire. Avez-vous entendu un candidat se donner pour objectif dans les cinq ans à venir de placer Genève en tête du classement PISA?
Troisième légume, moins oublié celui-là que les deux premiers, le chômage. Là encore Genève est régulièrement en tête des cantons suisses. Le gouvernement sortant n'a pas ménager ses efforts pour réduire le taux de chômage. Mais quel candidat s'est enquis du taux de chômage du Grand Genève? Le canton qui encaisse plus d'impôt des frontaliers qu'il n'en rétrocède sait-il combien de chômeurs il a exporté?
Quatrième légume oublié, les fonctionnaires. Oublié par tous, sauf par un candidat qui leur a consacré un blog hier, le biennommé Serge Dubois selon la vulgate du conseiller municipal Denis Menoud. Les fonctionnaires, nombreux comme on sait à Genève, influents, prompts à se mettre en grève et à prendre les usagers en otage. Dame leur combat, promis juré, ne poursuit qu'un noble but: défendre la qualité du service public. Merci, merci, agents de la fonction publique! Sans vous, sans vos actions héroïques, l'administration publique de notre chère canton serait digne d'une république bananière. David Hiler, qui à sauvé vos retraites en puisant largement dans la caisse de l'Etat, n'a pas achevé la réforme de vos fonctions. Qui va s'y coller, qui va achever le projet SCORE et avec quelles intentions?
Le panier des candidats fleure bon les légumes frais, appétissantes les promesses, mais il cache aussi quelques poires blettes et des pommes pourries. Espérons qu'elles ne vont pas contaminer toute la marchandise.
08:13 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
C'est impossible en 4,5 ans d'inverser la tendance de l'école pour la faire parvenir en haut de l'affiche, PISA ou autre. Mais, selon celui qui sera à la tête du DIP, on verra de quel côté pencheront les choix importants.
Le mal est si profond qu'il faudrait un remède de cheval.
Écrit par : Jean Romain | 06/11/2013
Pourriez-vous vous relire avant de poster, s’il vous plaît. Il y a tant de fautes et d’erreurs de dactylographie que la lecture de votre texte en devient si difficile que l’on décroche avant la fin.
À bon entendeur (recte : lecteur !), salut.
Écrit par : simonius | 09/11/2013