Cinq au gouvernement! Pour quoi faire? (08/10/2013)

bien commun.jpgLa cohabitation, c'est un mode de vie estudiantin. Chacun est roi dans sa chambre, on partage les tâches et surtout les taches de la cuisine et les poils à la salle de bain et on fait la fête dans le salon en regardant le monde sur la télévision. Le gouvernement genevois ressemble à une cohabitation. Chaque ministre fait peu ou prou ce qu'il veut dans son département, chacun attend de l'autre qu'il nettoie les taches et balaie les poils et, dans le salon public, on donne le change d'un gouvernement agissant pour le bien public souriant à l'objectif de la télévision.

En cet automne de l'an de grâce 2013, comme on disait au temps où la grâce et la gratitude existaient encore, trois mois avant ce 31 décembre qui promet d'être, anomalie genevoise, sans commerce, qui marquera le 200e anniversaire de la restauration du régime patricien genevois après l'aventure napoléonienne, en cet automne donc, qu'est-ce que le bien commun pour Genève et les Genevois du Grand Genève?

Quel est le programme commun du futur gouvernement de Genève? Quelle majorité de députés va le soutenir dans les bons et les moins bons moments qui nous séparent de la prochaine élection du printemps 2018?

Certains sans doute y réfléchissent. Les deux radicaux de l'Exécutif notamment, sortis en tête du scrutin de dimanche et qui seront réélus le 10 novembre, sans même qu'ils fassent campagne. Ce n'est pas qu'ils soient particulièrement formidables, ils sont bons, c'est plutôt qu'ils ont peu d'adversaires à leur taille en ce temps où la carrière politique est rude voire cruelle. Voyez Michèle Künzler. Sèchement licenciée par le peuple patron. Quelle sera sa reconversion professionnelle. Va-t-elle devoir quitter son logis, elle qui avait dû quitter son HLM auquel son salaire de ministre ne lui donnait plus droit?

Mais revenons au programme de gouvernement? Quelle réponse aux "yenàmarre" des Genevois?

Première embauche, chômeurs?Qu'elle priorité pour les natifs, les installés de longue date?

Bouchons et réseaux en tout genre? La fibre optique qu'on installe à grand renfort de trous partout va-t-elle favoriser le travail à domicile en modifiant au moins la plage horaire du va et vient quotidien des travailleurs?

Santé et bien-être social? Traiter la maladie, soulager les souffrance, guérir, c'est évidemment essentiel, mais quid des comportements qui rendent malades, du stress au travail, en famille, des addictions, de la robotisation des êtres qui ne croit plus en dieu ni à diable?

Richesse et partage? L'horlogerie de haute voltige, la santé antiâge, la finance, l'immobilier, l'arbitrage international, quelques secteurs qui attirent les riches étrangers sans frontières (et quelques bandes aussi qu'on dit de Lyon ou de Marseilles aussi) et font la prospérité de Genève. Il suffit de regarder d'où viennent les recettes fiscales pour en mesurer l'impact. On ne va pas cracher dans la soupe. comment partager davantage cette (bonne?) fortune?

Début et fin de vie? Repousser les limites de la vie, jusqu'où et aux frais de qui?

Territoire et géographies virtuelles? Les territoires communaux, cantonaux et nationaux où se joue la démocratie formelle collent de moins en moins à la réalité de vie des gens, dont les territoires professionnels et affectifs épousent les formes virtuels des réseaux. Leurs frontières sont étrangères à la géographie physiques et politiques. D'où peut-être l'abstention de citoyens, qui se vivent à Genève comme une population hors sol.

La suite demain peut-être...

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