Et si on poussait la logique de la grande coalition qui a fait la fortune de Genève? (07/10/2013)
La logique de la confrontation risque hélas de l'emporter le 10 novembre prochain. L'Entente, qui n'a pas le courage de choisir entre Rochat - la seule femme de son ticket - et Barthassat - le premier paysan à pouvoir accéder au Conseil d'Etat dans l'histoire de la République -, se prépare à briguer cinq sièges au Conseil d'Etat, soit 71% du gouvernement, alors qu'elle ne représente plus que 35% du parlement.
A gauche, la logique du programme commun va vraisemblablement l'emporter, encore qu'on peine à comprendre comment les Verts qui ont voté avec le PDC et le PLR les projets fiscaux et financiers de leur ministre des Finances peuvent justifier une alliance avec les antiques de l'extrême gauche.
En ce XXIe siècle commençant, une autre logique vaudrait d'être tentée: une liste à 7 personnalités composant la coalition gouvernementale qui a fait Genève depuis plus de 50 ans. Une liste qui comporterait les noms des trois ministres sortants, Maudet, Longchamp, Rochat, celui du premier PDC sorti des urnes, Dal Busco, celui des deux socialistes Emery-Torracinta et Apothéloz et celui du Vert Antonio Hodgers.
Ainsi le parti socialiste, en rompant enfin les ponts avec les trotskistes et les communistes de l'extrême gauche, donnerait enfin le signal clair qu'il est entré dans une nouvelle ère. Mais est-il encore capable d'une telle révolution?
Il faut passer du confort de la cohabitation à l'exigence de la coalition. L'article 107 de la nouvelle Constitution l'impose. Elle érige désormais le discours de Saint-Pierre en véritable programme de gouvernement qui doit être présenté six mois après l'entrée en fonction du gouvernement et qui doit être adopté par résolution du Grand Conseil deux mois plus tard au maximum.
Le nouveau président durable du Canton de Genève, qui sera sans doute Pierre Maudet, aura notamment la responsabilité d'être le garant de son exécution.
17:49 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Il ne vous a pas suffit que les verts prennent la culotte, il faut encore que vous leur proposiez de rester. Idem pour les roses. Si vous souhaitez que Genève aille bien, c'est une coalition comprenant 2PLR, 1PDC, 2MCG, 1UDC qu'il faut tenter. Faire comme la gauche en ville, réduire l'opposition à sa place.
Votre ticket est celui des faibles. Il est irréaliste et surtout peu conforme au verdict du Peuple qui ne date que d'hier pourtant.
Personne ne mentionne les députés suppléants, à quoi est-ce dû? Personne n'a lu la nouvelle constitution? Le professeur Tanquerel n'a pourtant pas manqué de dire ce qu'il pense en mal du bricolage législatif mis au point par un parlement finissant et une gouvernement ne valant pas mieux.
Écrit par : G. Duboulot | 07/10/2013
Vous êtes "drôle" M. Mabut...
Voilà que vous nous composez ,comme un grand, le prochain gouvernement de G'nève...
Vous ne voudriez pas donner un siège au très "respectable" ami H Ramadan pendant que vous y êtes?
Sommes-nous encore en démocratie ou pas?
Écrit par : Exprof | 07/10/2013
2 PLR, 2 MCG, 1 PDC, 1 PS, 1 UDC... ne serai-ce pas une représentation plus démocratique?
Proposer une liste comme la votre c est tout ce que les genevois ne veulent pas.... Mais ça visiblement ce n est toujours pas assez clair pour beaucoup de monde dans cette République....
Écrit par : Bic | 07/10/2013
Chet Jean-François, je m'aperçois que je t'avais répondu par anticipation http://goo.gl/UwpOYj On peut l'enjoliver comme tu le fais, mais ce gouvernement de raison n'est qu'un cartel des sortants pour écarter Poggia, et un vrai programme de coalition n'est simplement pas praticable.
Le régime de coalition (qui tient plus du marchandage délétère que de l'idéalisme généreux) ne peur fleurir que dans les régimes parlementaires à la proportionnelle et sans démocratie directe, comme l'Allemagne ou Israël. Le système suisse, et la disposition sur le programme de législature s'y conforme, c'est pratiquement l'inverse: au Conseil d'Etat on ne choisit pas avec qui on gouverne, et on fait avec le parlement et le peuple qu'on trouve, en dégageant un programme adapté.
Écrit par : François Brutsch | 07/10/2013
Monsieur Mabut,
Choisir entre les "antiques de l'extrême gauche" et "les cantiques de l'extrême droite" ce n'est pas forcément difficile!
Aussi bien pour les "Verts" que pour les "anti-gauche" primaires! La seule chose, c'est que ce choix ne sera pas obligatoirement le même pour l'un et pour l'autre!... Mais laissez les citoyens décider eux-même de leur choix.
Signé: JCB, BK ou encore Père Siffleur.
Écrit par : Baptiste Kapp | 08/10/2013
Les extrêmes n'ont tout simplement pas leurs place au gouvernement. C'est une évidence afin de privilégier une certaine collégtialité. D'autre part le PLR reste le 1er parti du canton. Et puis, concernant le Conseil d'Etat, il y a une question de personne, de personnalité... Tout le monde ne peut pas gouverner, et ce, en dépit des résultats. Subjectif? Non réaliste. Il y a des partis pour gouverner et d'autres pour gueuler.
Écrit par : de Clavière | 08/10/2013