À quoi sert un syndicat d'enseignants? (15/08/2013)
Quel incroyable conservatisme!
À l'heure où tous les élèves ou presque pianotent à longueur de journée sur leur intelliphone (au fait, comment les profs de français nomment-ils le smartphone?), à l'heure où ils postent messages, images, sons et vidéos, tweetent, pardon gazouillent, chattent, pardon bavardent, vidéophonent et jouent sans se préoccuper ni des lieux ni des fuseaux horaires, les enseignants, du moins leurs représentants syndicaux romands, confis dans le mythe de la classe d'école à la Jules Ferry, s'inquiètent de la valse de leurs ministres de tutelle et de la possible mais peu probable accession de l'UDC Freysinger à la présidence de la conférence des ministres romands de l'Instruction publique.
Hélas on ne rêve pas. La lecture de la liste des revendications des instits ne révèle absolument aucune réflexion ou ambition pédagogique quant à l'usage des intelliphones dans l'enseignement. Quel politicien osera mettre le bâton dans la fourmilière?
Voici la liste de revendication tel que je l'ai copiée ce matin sur le site internet du SER.
- pénurie d’enseignants grandissante manque de moyens d’enseignement
- pression administrative sur les enseignants
- augmentation attendue des effectifs d’élèves
- obsession de l’approche sécuritaire
- augmentation de la sélection scolaire difficultés à assumer l’intégration et l’inclusion
- entraves à la mise en place d’une formation continue suffisante et adéquate
- attentes irraisonnées et insatisfaction avérée face à l’enseignement des langues
- contrôlite et directivite aigües
Edifiant non?!
Où sont les TIC (technologies de l'information et la communication)?
Où est la revendication d'équiper tous les élèves d'une tablette, ce qui est monnaie commune depuis quelque temps déjà dans certaines écoles privées?
Combien de profs utilisent-ils quotidiennement Facebook, Twitter, Pinterest, Tumblr, les blogs, les logiciels pédagogiques, les exercices en ligne, etc?
Combien de profs apprennent-ils a leurs élèves à enrichir Wikipédia en y ajoutant de nouveaux contenus, en complétant ou en corrigeant des contenus?
Combien d'expériences de MOOC en Suisse romande dans l'enseignement obligatoire?
Combien de classes se sont-elles mises en réseau pour créer des classes bi- ou trilingues et réaliser ce fameux bain linguistique sans lequel l'apprentissage d'une langue reste un huis clos théorique et frustrant?
Où est la revendication du SER d'exiger de ses membres qu'ils sortent du XIXe siècle et entrent dans le XXIe?
Ajout du 16 août: François Brutsch qui vit entre Genève et Londres et a relooké son blog http://swissroll.info, un vétéran vieux de dix ans déjà, vient d'aquérir une XO Tablet. L'objet coulé dans une coque en caoutchouc vert pomme est destinée aux 4 14 ans... Le blog du projet olpc France (one laptop per child) en dit plus. A découvrir. J'en achèterais bien une pour l'offrir au prochain ministre de l'Instruction publique de Genève. Pour l'instant, ça ne tourne qu'en anglais et en espagnol. Of course...
On clique ici pour savoir ce qui cuit dans la marmite Google.
08:26 | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
J'oserais! http://independance.blog.tdg.ch/archive/2013/08/15/resolument-tourne-vers-l-avenir-245589.html
Écrit par : Didier Bonny | 15/08/2013
Toutes ces revendications des enseignants me paraissent parfaitement légitimes, et totalement actuelles. Je ne vois par contre pas du tout en quoi les vôtres relèveraient d'un syndicat... Quant au fond de vos propositions, si l'école doit s'ouvrir aux nouvelles technologies, elle doit aussi veiller à ce qu'elles ne prennent pas toute la place, sa mission est plus que jamais de défendre les livres, même si c'est moins démagogique.
Écrit par : Mathilde Lavenex | 16/08/2013
Et si ces enseignants se mettaient à penser à leurs élèves plutôt qu'à leur confort de profs?
On a l'impression qu'à Genève l'école réfléchi plus aux conditions de travail des enseignants qu'aux matières à enseigner ce qui fait, au final, que les élèves arrivent sur le marché de l'emploi avec formations qui ne répondent plus aux demandes des employeurs potentiels.
Résultat les entreprises engagent des frontaliers et peuvent ainsi mettre le pression salariale sur nos propres enfants c'est un comble.
Avec en prime une alimentation constante des thèses du MCG ce qui fait des enseignants, plutôt à gauche quand c'est pas à l'extrême gauche, des agents électoraux de ce parti.
C'est ce qu'on appelle se tirer une balle dans le pied
Écrit par : simon durant | 17/08/2013
bien vu ! Bientôt, demain, l'éducation sera partout accessible gratuitement en ligne sur tout le globe. C'est vraiment étonnant de vérifier que le politique n'en a aucune idée...
www.pierrejenni.ch/page/6-renovation-du-scolaire-et-arle
Écrit par : Pierre Jenni | 17/08/2013
Et pourquoi pas tout autre chose? Fin de l'école gare de triage... Ecole Maison de culture jusqu'aux seize ans... Puis les 16 à 18 ans qui ne poursuivront pas leurs études chercheraient quelle orientation professionnell tout en poursuivant l'école, le matin, perfectionnement, au cas par cas, des branches faibles, puis, l'après-midi, culture générale... théâtre, musique, arts divers, bref, la joie à l'école. Ecole Maison de culture scolaire de jour, en soirée, école Maison de culture aussi pour les adultes (comme il se faisait en Allemagne après guerre, Maison de culture ouverte à tous Allemands, Français... Ecole Maison de culture, au fond, Maison du peuple... au service de l'enfant, de l'adulte, de l'amitié et de l'amitié entre les cultures variée, échanges de savoir ... Ecole nouvelle, Vie nouvelle...
Écrit par : myriam belakovsky | 18/08/2013
L'école rend-t-elle heureux, décontractés
les enfants, tous?
les parents, tous?
les enseignants, tous?
Selon réponses, un syndicat apporterait-il réponses adéquates?
En France, une entreprise proposait des cours aux employés afin qu'ils puissent progresser donc améliorer leur situation. Mais les employés semblaient ne pas être intéressés le moins du monde... Surprise, l'entreprise découvrit que la fin de l'école, de l'apprentissage avait signifié pour la plupart d'entre eux la "délivrance finale" de ce qui s'était révélé être pour ces employés un calvaire, l'école. La direction de l'entreprise décida d'agir autrement. Les employés étaient invités à se promener dans les ateliers, s'y promener, discuter, prendre leur temp, enfin, choisir une machine... y travailler un temps, s'y sentir à l'aise...
Ensuite, mais ensuite, seulement, vint la théorie... connaissant manuellement ce dont il s'agissait... la plupart réussirent au mieux... tout en réalisant que contrairement aux souvenirs laissés par l'école, ils n'étaient pas personnes qui n'arriveraient jamais à rien. Mais la direction de l'entreprise avait été appelée aussi tout un travail sur elle-même. Myriam Belakovsky
Écrit par : myriam belakovsky | 19/08/2013
E lortograf ?
SMSisés, plus personne ne sait écrire. Fautes d'orthographe, de syntaxe, de déclinaison "bien k'il n'es pa bo, il plè o feme", et je n'exagère pas. Aussi bien les jeunes que ceux dont le métier est d'écrire.
Le subjonctif n'existe pas en suédois. Alors on le traduit sans subjonctif. "Il faut qu'il est fort".
L'orthographe et la grammaire sont trop compliquées. Alors on les simplifie.
Une abomination dont nos éducateurs devraient se soucier.
Lorsque je dirigeais une entreprise tout CV comprenant des fautes passait directement à la poubelle. Ne serait-ce pas là l'une des raisons du chômage ?
L'éducation via le net est une bonne chose. On y trouve des tas d'informations. Mais aussi des fautes et des erreurs. Mais à chacun de faire le tri et de n'en prendre que ce qui est consistant.
Mais en aucun cas le net ne pourra remplacer le prof car il est celui qui explique alors que pour le net il faut savoir lire ... et comprendre seul.
Écrit par : Lambert | 19/08/2013
Un syndicat d'enseignants sert à défendre les enseignants. Mais, qu'on le veuille ou non, la défense des enseignants est le seul moyen efficace pour les profs de défendre l'enseignement. (Certains aimeraient des luttes plus romantiques...) Transposez cette considération à n'importe quel autre domaine de l'activité humaine, vous verrez qu'elle est pertinente! Par ailleurs, vous surfez sur des poncifs: "les enseignants sont rétrogrades." Mais dites-moi, comment feriez-vous pour enseigner et faire connaître Max Planck, Victor Hugo, Mozart à nos enfants ? Le "conservatisme" des enseignants que vous stigmatisez s'appuie sur des siècles de savoir; c'est en cela que réside la noblesse et la grandeur enviable de cette profession. Et vous, vous en connaissez des gens qui ont découvert Debussy sur youtube ?
Écrit par : Jacques Paut | 22/08/2013