Penser l'information plutôt que la réalité... Diable! (28/07/2013)
La physique fondamentale, de Démocrite au boson de Higgs, nous donne-t-elle à voir la réalité vraie de la matière? Dans une série d'article rédigés à l'occasion de son centième anniversaire, la revue Science et Vie répond non. Le réel est insaisissable, car l'observateur influence ce qu'il regarde.
Chacun sait qu'un amoureux qui regarde son amoureuse ne voit que ce qu'il veut voir, idem pour l'amoureuse, l'amour transformant un instant l'apparence de l'un pour l'autre. Et que l'amour prend des accents diaboliques dès lors que l'un ou l'autre viendrait à psychanalyser cette relation ou son objet. En physique, c'est la même chose.
Que reste-t-il à dire et à gloser?
Les équations quantiques que le XXe siècle de notre ère a égrenées sur le chapelet de la physique fondamentale ne décriraient pas "les mouvements des choses dans l'espace et le temps, mais les contraintes qui régissent notre regard posé sur elles", écrit Mathilde Fontez. On ne pourrait donc parler que de l'information relative à l'énoncé et aux résultats des équations. Comme la vitesse ou l'arc-en-ciel, les propriétés que l'on reconnaît aux objets quantiques ne caractériserait pas l'objet lui-même mais le couple objet-observateur.
Bref on ne voit rien, mais on peut parler de ce que l'on voit...
Ce qui me rappelle un petit livre délicieux publié en 1991 chez Albin Michel, que je crois avoir déjà cité ici. Dans les "36 preuves de l'existence du Diable", André Frossard imagine une correspondance entre Dieu et le malin à propos de sa créature.
S'énervant de voir la créature s'émerveiller devant les fleurs et leurs couleurs, le diable se moque d'elle. Quel drôle d'animal Tu as fait la, dis le diable à Dieu, moi qui voit aussi bien que Toi je ne vois de ces objets qu'un salmigondi d'ondes et de particules qui en soit, comme Tu le sais bien, ne sont pas différentes dans leur nature de toutes celles que nos capteurs reçoivent du monde...
Au début donc était le Verbe, voilà que nos physiciens s'y réfugient.
09:55 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Monsieur Mabut,
Une simple question:
Le titre ci-dessus, est-il également valable pour la presse?
Si ce devait être le cas, il n'est plus nécessaire d'avoir des journalistes de terrain. Ils coûtent cher.
Des "journalistes-fictions" assis derrrière leur seul ordinateur, sans contact avec l'extérieur suffiront.
Il est déjà quelques titres qui s'adonne à ce genre d'information et ce depuis longtemps. Je me souviens, par exemple, de l'annonce de la mort du Pape Jen XXIII parue dans Blick avant même la mort de celui-ci...
Dès lors, "L'information plutôt que la réalité"... serait-il aussi un slogan de presse?
Écrit par : Baptiste Kapp | 30/07/2013
La plupart des gens croient que la physique décrit fidèlement les phénomènes naturels. Or elle n'est qu'une modélisation mathématique des phénomènes observés. Et plus elle essaie de décrire l'infiniment petit, plus la modélisation devient compliquée et se heurte à des notions qui dépassent notre compréhension intuitive de la nature.
La physique moderne, pour rester cohérente avec les lois fondamentales, doit donc imaginer des espaces multidimensionnels dont la compréhension ne peut plus être que mathématique.
Se pose alors la question : La nature n'est-elle qu'une équation ?
Certes la physique et ses lois macroscopiques ont permis à l'humanité de faire d'immenses progrès et de maîtriser la plupart des phénomènes naturels. Mais plus on descend dans l'infiniment petit plus on se heurte à l'insaisissable.
Mais la curiosité humaine essaiera toujours d'aller plus loin pour comprendre le monde et ses lois.
Écrit par : Lambert | 30/07/2013