Les news de demain matin: qui les fera? (03/02/2013)
A la lecture d'un article publié dans la Tribune, je me suis offert à Noël un gros pavé rouge: Le Nouveau Testament commenté, publié par Bayard et Labor et Fides, sous la direction du théologien Daniel Marguerat - je n'écris pas théologien vaudois ou lausannois, car j'en ai marre de ce localisme dont certain s'alimente pour ne pas regarder ce qui se fait dans leur proximité.
Une somme ce bouquin! 1244 pages qui ne se dévorent évidemment pas comme le dernier Dicker. Mais là n'est pas le propos. Ce qui fait évidemment l'intérêt du livre, ce ne sont pas les Evangiles tirés de la TOB, mais les commentaires des dix-neuf copains de Marguerat et de sa consoeur Camille Focant. Ce livre sur le Livre est précurseur. Certes, ce n'est pas le premier du genre, sauf qu'en français, il n'en existait pas encore de cette dimension. L'internet nous promet à ce sujet une nouvelle révolution.
On peut déjà en déceler de nombreuses traces sur la toile. Notamment dans blogs ou dans les commentaires postés sous les articles, on trouve parfois quelques pépites. Faut-il encore que quelqu'un (aidé d'un logiciel intelligent - ce sera le web 3.0) les extraie et les pousse aussitôt sous les yeux ébahis des quidams.
Quelques applications font ce travail et donnent un avant goût de ce que pourra être une nouvelle forme d'édition journalistique. Cir.ca ou Tapestry s'y collent assez bien dans l'univers iPhone, me signale un papier de Baratunde Thurston dans la revue FastCompany. Paper.li est un agrégateur de liens séelctionnés comme l'est aussi Flipboard sur iPad, mais Cir.ca franchit un pas de plus en offrant une synthèse et des enrichissements ainsi que la possibilité de s'abonner au rafraîchissement des news qu'on suit. A tester.
Les articles deviendront des oeuvres en construction permanente - ce que fait déjà en partie Wikipedia - sans cesse mis à jour, mais sans perdre leurs strates précédentes, permettant en tout temps de retrouver le fil des événements, les corrections formelles et factuelles, les ajouts d'où qu'ils viennent affublés de marqueurs signalant leur origine et leur fiabilité, truffés de liens renvoyant à des compléments, des connexités, des versions en d'autres langues ou reflétant d'autres points de vue.
Les tablettes - et les appareils qui les rendront obsolètes à leur tour - accélèrent incroyablement l'échange des connaissances, vont réduire formidablement le gaspillage de papier. Elles vont aussi bouleverser le mode d'écriture et de traitement des mots - bien sûr aussi des sons et des images - que ces mots servent de support à l'information, à l'analyse ou au divertissement. Résultat. de plus ne plus de gens écrivent et lisent. Une démocratisation de la connaissance formidable (ok, je sais que Janus a deux faces).
++ Paradoxe, Le Nouveau Testament commenté n'est pas sur Internet, car le coût du copyright de la TOB est hors de portée des éditeurs. Ils sont donc condamnés à une diffusion minuscule et privés des commentaires et des questions des commentateurs de leurs commentaires qui auraient sans doute enriché la somme. Mais dans quel état j'erre?
+ Pensez à tous ces ouvrages, abandonnés sur les rayons des bibliothèques. Ils pourraient retrouver une nouvelle jeunesse s'ils étaient annotés par des savants de renom et/ou des passionnés pertinents. Il existe déjà des collections de livres annotées destinées aux collégiens. Elles sont formidables, mais il s'agit le plus souvent de livres classiques.
10:18 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Article, fort intéressant et qui, en effet, laisse augurer de perspectives aussi originales qu'enrichissantes.
Cela dit, il est vrai que le blog favorise une réflexion interactive.
Cependant, il faut aussi le considérer comme manière de réagir ou point de vue exprimé à distinguer d'approches plus approfondies. A cet égard, quel avenir prédire aux études plus poussées sinon exhaustives?
Qu'elles soient rendues disponibles sur le net et ouvertes à des commentaires, pourquoi pas.
Écrit par : Hélène Richard-Favre | 03/02/2013
Daniel Marguerat répond à un besoin. Il précise que l'ouvrage est à l'intention des pasteurs/prêtres, puis de laïcs intéressés, et puis? Au sujet de l'Ancien et du Nouveau Testament en français, à moins de traduction, on reste sur sa faim! Et ce commentaire vient à propos. Mais il faut aller plus loin et plus vite et plus simple afin que celles et ceux pour qui l'évangile vécu par Jésus soit vraiment Bonne Nouvelle ici et aujourd'hui! Ils sont des millions qui cherchent un sens à leur réalité économique qui les forcent à l'esclavage et l'évangile s'adresse à eux. Directement. Merci dans tous les cas pour les "news de demain".
Écrit par : cmj | 06/02/2013