Constitution genevoise: 50 non, 32 oui et une majorité d'abstentionnistes (01/10/2012)
Genève sera-t-il le premier et seul canton suisse à rejeter sa révision constitutionnelle ? Au décompte des prises de position déposées en Chancellerie, les jeux sont faits. 50 associations votent non, 32 oui et 2 optent pour la liberté de vote. Quant au taux de participation dimanche 14 octobre, il serait étonnant qu’il dépasse les 50%, malgré le fait que tous les Genevois pourront voter par Internet pour la troisième fois de leur Histoire (depuis Jules César: avant la ville et son arrière-pays croupissaient dans la préhistoire que l’on définit comme sans écriture mais pas sans histoires).
Faut-il ajouter que les citoyens du bout du lac, 240'000 électeurs, représentent juste la moitié de la population du canton, un peu plus d’un quart des habitants du Grand Genève. Sur ces deux points - la taille du corps électoral, définissant la qualité de la démocratie, et la gouvernance de la région, qui est l’un des grand défi du siècle commençant – la constitution 2012 n’innove pas.
Sur le nombre de citoyens, les constituants ont reculé et n’ont pas élargi le droit de vote et/ou d’éligibilité aux étrangers établis depuis 8 ans de peur que la droite extrême ne l’emporte. C’est un peu comme pour les directeurs d’établissement public. On craint le Français du Grand Genève mais on est prêt à accepter l’Uranais ou le Jurassien sans attache avec la cité. Sur la gouvernance à venir de la région franco-valdo-genevoise, les 80 élus n’avaient tout simplement pas le droit de se prononcer, leur devoir de révision s’arrêtant aux frontières politiques du canton.
Les raisons ponctuelles de s’opposer à la Constitution sont légion. Le cartel des non risque donc fort de l’emporter dans deux semaines. D’autant que personne ne croit un instant que l’acceptation ou le refus de la Charte fondamentale de Genève ne changera quoi que ce soit à la vie qui va ou ne va pas dans ce confetti d’Europe. Voilà quelques lustres que l’égalité des sexes ou le droit au logement ont fait leur entrée dans la Constitution de 1847. Sans que ces principe n’aient trouvé une quelconque mise en œuvre obligatoire.
L’échec, s’il devait arriver, ne sera qu’une Genferei de plus.
15:38 | Lien permanent | Commentaires (12)
Commentaires
La vie qui va ! Trenet !
Écrit par : Pascal Décaillet | 01/10/2012
Cher Monsieur Mabut,
" Sur ces deux points - la taille du corps électoral, définissant la qualité de la démocratie, et la gouvernance de la région, qui est l’un des grand défi du siècle commençant – la constitution 2012 n’innove pas. "
Mais M. Mabut, comment voudriez-vous que la "Constitution 2012" innove dans un domaine (la gouvernance de la région) qui n'est pas de sa compétence ?
Pour élargir les compétences de Genève à la région transfrontalière et surtout les inscrire dans la Constitution cantonale, c'est au niveau fédéral d'une part et surtout en France qu'il faudrait agir. Cela relève donc pour l'instant de l'utopie. C'est un problème institutionnel majeur.
" L’échec, s’il devait arriver, ne sera qu’une Genferei de plus. "
Oui, mais devrions-nous accepter ce projet simplement parce qu'il nous a d'ores et déjà coûté 15 millions et aussi pour s'éviter une Genferei de plus ?
Écrit par : Jean d'Hôtaux | 01/10/2012
L'image de notre Canton qui est véhiculé à travers les affiches qui
fleurissent le long des routes, c'est l'image d'une politique à ras
des pâquerettes, propre à Genève. Bonjour tristesse!
Écrit par : ludwig muller | 01/10/2012
Nous avons au moins une valeur commune avec la France : le défaitisme...
Écrit par : Bertrand Buchs | 02/10/2012
Sûrement que la révision constitutionelle sera rejetée, car les Genevois ne pensent qu'à faire les Vendanges, donc il ne voterons pas...!!!
Écrit par : lepaul | 02/10/2012
@ Lepaul,
Vous allez donc voter blanc… à votre bonne santé !
Écrit par : Benoît Marquis | 02/10/2012
J’entends souvent autour de moi un peu les mêmes discours :
-) Je voterai OUI parce que cela a coûté 15 millions et qu’il n’est pas question de dépenser à nouveau pareille somme que l’on ne peut que l’accepter…
-) Je voterai NON parce que cela a coûté 15 millions et que la constitution actuelle n’est finalement, pas si mauvaise…
C’est un peu court comme arguments. C’est probablement dû au fait que d’ingurgiter 237 articles, c’est plus que décourageant.
Quant à moi, ayant analysé les articles que me paraissent les plus importants, ce sera NON le 14 octobre prochain, car trop d’articles, selon moi, sont, soit flous, soit sont clairement défavorables par rapport à la constitution actuelle !
Écrit par : Benoît Marquis | 02/10/2012
mon avis n'est qu'1 non de ch lambda - mais fondé, vite et bien!
du préambule, on a l'esprit "union européenne" sur fond de rousseau (vive le 18e!)
- à la souveraineté résidant dans le peuple et non dans la CH (art. 2), sans définir qui constitue ce peuple... là, cette famille d'oligarques est-européens peut se faire son "Genève-plage" de suite!
- en passant par l'action de l'Etat intervenant "en complément de l'initiative privée" ... une nouvelle constit pour un GE impuissant, sans autonomie d’action?
belle esprit d'avenir!: une constit offrant les justificatifs de futures interventions d’actions « privées » 74 et 01 dans l'action publique de l'Etat! Heureusement qu'Antoine Vieillard a anticipé et réussi à se faire nommer au CA des HUG!!!
- art. 15, droits fondamentaux, égalité: aucune garantie, aucune protection quelconque de la citoyenneté & des citoyens suisses dans ce contexte, mais tout pour l'égalité de tous
Ce texte ne fait que signer un chèque en blanc aux 74 et 01 du "grand Genève",
qui n'attendent que ça pour se créer une base juridique-emprise sur cette annexe suisse (à venir: projet 3 d'agglo)
- ne prévoit rien d'autre pour le développement futur de GE, les pertes d’emploi & difficultés à venir
- ne fait qu’organiser sa coopération internationale toutes portes ouvertes sur le droit européen en indépendance de Berne ...
- ne situant la Confédération et le droit fédéral en la matière, qu'au niveau de coordination ! (art. 146)
Texte sans vision d'avenir, hormis pour Rhône-Alpes et son grand Genève...
où un futur schisme GE/CH devient possible
Écrit par : Pierre à feu | 03/10/2012
Après l'échec, quasiment programmé, du projet de Constitution à CHF 15 millions, il suffira que le Grand Conseil, à son tour, accepte ou rejette, article par article, chacun en bloc, (sans amendements !) le coûteux opus.
Cette manière d'apporter des retouches par lambeaux dans cet habit d'Arlequin rendrait le plat plus appétissant et plus digeste.
Sans a priori, je vais consacrer ma soirée à lire et à cogiter sur ce texte qui déchaîne les passions.
Et je crains qu'une majorité de citoyens moins laborieux se contentent de voter selon les consignes des partis et des associations, par tropisme et indécrottable allégeance, sans lire ce..livret de chevet.
Et dire que si cette Constitution toute neuve est acceptée par le peuple, il faudra bien vite la compléter par l'article constitutionnel d'un certain Barth qui veut interdire la fumée en plein air. A chaque fou son caprice, son dada ...
Pourquoi vouloir innover à tout prix alors que l'ancien semblait convenir jusqu'au moment ou des politiciens et des juristes vaniteux sont partis bille en tête pour attacher leur nom à ce Grand Oeuvre (comme disaient les alchimistes) ?
Écrit par : jaw | 05/10/2012
Nous sommes à neuf jours de la votation et des citoyens n’ont toujours pas reçu leur matériel de vote qui est accompagné cette Grand Œuvre.
Pourquoi fichtre diantre, cet opuscule n’a pas été envoyé plus tôt alors qu’il a été bouclé le 31 mai 2012 ?
On me rétorquera qu’il était déjà publié sur internet, mais tout le monde n’a pas internet !
Est-ce une tactique de nos autorités ?
On est en droit de se poser la question.
Fallait-il impérativement le joindre au matériel de vote ?
C’est vrai qu’en cinq minutes, n’importe quel citoyen est capable de lire et de comprendre cette tartine de 237 articles !
Écrit par : Benoît Marquis | 05/10/2012
Nous sommes à huit jours de la votation et des citoyens n’ont toujours pas reçu leur matériel de vote qui est accompagné cette Grand Œuvre.
Pourquoi fichtre diantre, cet opuscule n’a pas été envoyé plus tôt alors qu’il a été bouclé le 31 mai 2012 ?
On rétorquera qu’il était déjà publié sur internet, mais tout le monde n’a pas internet !
Est-ce une tactique de nos autorités ?
On est en droit de se poser la question.
Fallait-il impérativement le joindre au matériel de vote ?
C’est vrai qu’en cinq minutes, n’importe quel citoyen est capable de lire et de comprendre cette tartine de 237 articles !
Écrit par : Benoît Marquis | 06/10/2012
Moi non plus je ne l'ai pas reçu. Y a-t-il quelqu'un à la chancellerie ?
Écrit par : kalifa | 09/10/2012