Et si Neuchâtel tenait sa chance? (23/09/2012)

femme circulant.jpgParfois il vaut mieux perdre, ça stimule l'inventivité.

L'échec en votation populaire du Transrun ne fera pas la ruine de Neuchâtel. Les opposants au RER, qui devait raccourcir de moitié le trajet entre le haut et le bas, pavoisent. Pour eux comme pour le gouvernement, le plan B ne saurait être la revitalisation de la voie actuelle - que les CFF se débrouillent -, mais l'investissement dans un puissant réseau internet et la connexion de toutes les entreprises, écoles, bureaux décentralisés du canton. L'invention d'ateliers partagés aussi. Avec, peut-être, le transport des marchandises seulement, par tube sous vide, un mini-swissmetro bien moins cher qui n'exigerait pas la sécurité exigée pour le transport des personnes.

Aux autorités de montrer l'exemple en créant le premier Grand Conseil bilocalisé et relié par grand écran, en attendant le parlement 3D en réalité virtuelle. Les Neuchâtelois voulaient investir 680 millions dans un transport du XIXe siècle, c'est leur chance de pouvoir opter pour les tranports du XXIe. 

Côté genevois, je ne reprendrai pas mon petit couplet sur le CEVA. Sauf sur un point. L'échec cuisant de la gauche et du PDC dans la fermeture de 50 rues en Ville de Genève - un résultat qui m'a supris - est aussi la démonstration qu'on ne peut pas se moquer de la démocratie.

L'initiative municipale pour les 200 rues piétonnes n'a pas été soumise au peuple parce qu'elle avait été acceptée par le Conseil municipal dans le brouhaha de ses séances. Et voilà qu'un référendum remet une partie de ce projet en cause. Certes, on dira que l'échec tient à la stratégie étrange consistant à fermer des rues ici et là, à titre d'essai de surcroît. En fait c'est bien toute la politique de la mobilité dure et douce qui est remise en cause et qui doit être pensée au plan du Grand Genève. A commencer par la suppression de tous les goulets, où les bus s'encolonnent avec les voitures.  Le jour où des bus relieront directement les noeuds du réseau de TPG genevois depuis des parkigns d'échange installés au carrefour des grandes routes, les habitants du Grand Genève opteront pour les TPG. 

Sur le plan démocratique, il s'en est fallu de peu que le CEVA connaisse le même sort que le Transrun. Les Genevois ne se sont exprimés que sur une rallonge budgétaire - de près de 50% tout de même - près de dix ans après le vote du crédit général par le Grand Conseil juste avant les grandes vacances de 2002. Pas sûr qu'aujourd'hui, le peuple voterait le CEVA dans sa configuration actuelle, alors que la traversée de la rade se fait de plus en plus sentir.

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