Où commence la haute vallée du Rhône? (02/09/2012)
Dans n'importe quelle pizzeria de Genève, on vous propose spontanément du Chianti, du Valpolicella, Montpulciano, des vins au litre, ailleurs du Beaujolais, du côte du Rhône, et enore du Goron et de la Dôle, en blanc du Vaudois ou du Fendant. Plus rarement du Genevois, sauf dans les bistrots de campagne et dans les troquest branchés où le verre de vin coûte 5, 6 ou 7 francs, quand les Européenns, Allemands, Autrichiens, Hongrois, déversent des chasselas - la spécialité romande - à moins d'un franc le litre sur le marché national. Cherchez l'erreur...
Le marché du vin comme le marché des T-shirt, des ordinateurs, des tomates ou des chaussures est un marché mondialisé. Le chilien, l'australien, le sud-africains, le californien, bientôt le chinois, sont aussi communs que le Lully, le Bourdigny, les côteaux d'Anières, de Soral ou de Landecy. On trouve les premier dans toutes les Coop et les Denner, les seconds dans quelques magasins seulement. Cherchez l'erreur
La Suisse ne produit pas de t-shirt, pas d'ordinateur, peu de chaussures, un peu de tomates grâce au gaz de Hollande ou de Russie, sera-t-elle contrainte d'abandonner la vigne et le vin ou se concentrer sur des produits de niche de très haute qualité et vendus à quelques fortunés prêts à consacrer des sommes folles: des vins bijoux comme des montres ou des vins techno comme des capsules Nespresso? Au fait pourquoi Nestlé n'est pas dans le vin?
Se faire mieux connaître au-delà de son canton semble être la seule planche de salut. Les Autrichiens nous dit-on on conquis le marché alémanique en peignant leur drapeau sur leurs bouteilles. Sans doute aussi en limant leurs coûts de production et en entrant dans l'Europe, histoire d'éviter d'être le déversoir des vins bradés à coups de subventions à l'exportation.
Je parie pour ma part sur la création d'une nouvelle appellation, un label qui pourrait être reconnu d'emblée en Europe, capable de fédérer les Genevois, les Vaudois et les Valaisans. D'où ma question: où commence la haute vallée du Rhône. De Salquenen à Dardagny. On pourra toujours ajouter un croix suisse. Quant à savoir s'il faut obliger les négociants à prendre en charge le vin national contre le droit d'importer des vins étrangers comme le réclame le Genevois Cretegny, je n'en sais trop rien. J'ai le sentiment que la mesure ne videra pas les caves avant la vendange et qu'elle profitera plus au négociant qu'aux paysans.
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