Genève région: bof! (25/03/2012)
Voilà bien sept ans que des urbanistes, des politologues, des juristes, des ingénieurs en mobilité en tout genre et quelques politiciens déconnectés se penchent sur le berceau de la région franco-valdo-genevoise. Le projet d'agglomération version 1.0 a été signé le 5 décembre 2007. Objectifs loger 200'000 Genvois de plus dans la région et leur offrir 100'000 places de travail d'ici 2030.
Le projet d'agglo version 2.0 devrait être signé courant juin 2012. L'objectif demeure, mais les Genevois du canton, jamais consulté sur la question, reguimbent, font la fine bouche. La croissance? Non! Ou peut-être mais surtout pas dans mon jardin!
Qu'est donc qui a mis le feu aux poudres et enclencher ce remue-méninge transfrontalier? La volonté certes d'organiser un peu mieux le vivre ensenble entre Salève et Jura - ce n'est pas la première fois qu'on tente l'exercice - mais surtout la manne de Berne qui, en 2006, a voté un fonds d'infrastructure de 20 milliards dont six pour développer les transports d'agglomération. D'emblée le CEVA se tailla une bonne tranche, en urgence... En fait, c'était celle que les CFF s'étaient engagés à payer en 1912... Et le reste?
Le reste, Genève s'est dit qu'il pouvait tenter de grapiller encore quelques millions pour quadrilelr la ville de trams dont les têtes de ligne seraient en France, à Ferney, à Saint-Genis, à Saint-Julien et à Annemasse. Ainsi est né le projet d'agglo franco-valdo-genevois 1.0 selon les normes des technocrates fédéraux. On alllait construire une ville linéaire le long des voies de trams. Pour satisfaire, les Français qui voulaient ouvrir tous les dossiers, pas seulement celui des transports publics, on déclina le projet d'agglo en diverses thématiques.
Sept ans plus tard, voilà qu'on se décide à baptiser le bébé: Grand Genève, Le Genevois, GenèvAgglo, ce sont les trois noms que les technocrates proposent. Et bien les internautes interrogés par la Tribune répondent bof à 44%, donnent une lègère avance à l'appellation Le Genevois, soutiennent du bout des lèvres le Grand Genève et sacrifie GenèvAgglo.
Bref le projet d'agglo fait un flop. On ne sait pas s'il y a un pilote dans l'avion, on ne sait pas combien, l'aventure a coûté jusqu'à présent et qui a payé. On sait seulement que deux communes genevoises sur trois sont contre sa traduction dans le plan directeur cantonal.
Certes, on a construit deux lignes de tram, mais leurs têtes n'ont pas encore atteint leurs destinations françaises. Et l'on sait qu'il n'y a plus de sous dans la caisse fédérale pour boucler les deux autres lignes.
A suivre tout de même...
23:25 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Elle n'existe que sur le papier cette région trans...machin chose.
Il y a une frontière qui délimite deux pays différents, lois, monnaie etc...c'est utopique.
Écrit par : Christine | 26/03/2012
Vous êtes pourtant très explicite dans le libellé de votre titre - Le Genevois - c'est une réalité et pas une fiction.
ps. saviez-vous que sur le monument de la place à Saint-Jeoire en Faucigny, j'ai eu la grande surprise d'y voir figurer votre nom et prénom. Donc, qui mieux que vous, peut comprendre nos racines de part et d'autre de la frontière. Nous sommes des Genevois que cela plaise ou non, aux pièces rapportées.
Bonne journée.
Écrit par : habitante du Genevois | 26/03/2012
Je ne crois franchement pas que les sondages de la TdG et les divers commentaires sous les articles représentent l'opinion des Genevois, Jean-François, je suis même persuadé du contraire. Pour diverses raisons:
1) Ces commentaires et sondages peuvent être très aisément bidouillés et certains ne s'en privent pas. La même personne peut voter un nombre infini de fois (il suffit d'effacer ses traces) et poster un nombre tout aussi infini de commentaires en changeant de pseudo à chaque fois, ou pas.
2) Certaines personnes, qui n'ont apparemment rien à faire de leur journée, y passent un temps considérable. Mais ils ne sont évidemment pas la majorité de la population et représentent généralement des idées extrêmes, le plus souvent de droite, c'es^t un phénomène bien connu d'Internet, qui se vérifie tous les jours.
3) La région est une réalité quotidienne pour de larges pans de la population genevoise et l'on ne peut tout simplement pas faire sans. La Genève d'aujourd'hui végéterait dans les dettes et la crise immobilière à un point considérable si elle n'avait pas pu se développer sur France. Et elle ne peut pas se développer sur France sans accord et coordination.
4) la géographie est là: pourquoi le Canton de Vaud s'étend-il jusqu'aux crêtes du Jura et le Valais jusqu'au Crête des Alpes, tandis que Genève s'étiole au fond de sa cuvette ? Nous ne sommes plus au XVIème siècle où les fortifications d'une cité pouvaient la délimiter. Les législations, les monnaies sont des problèmes, mais ces problèmes ne sont pas insolubles. Moins en tout cas que le devenir d'une République refermée sur elle-même alors que depuis 25 siècles, elle n'a vécu et prospéré que par l'ouverture et le commerce, des biens matériels autant que des idées.
Écrit par : Philippe Souaille | 26/03/2012
Le développement de l'agglomération genevoise, que cela soit de l'un ou de l'autre côté de la frontière, ne doit rien au plan d'Agglo. Il résulte de l'économie genevoise, des mesures législatives et réglementaires de l'un ou l'autre coté de la frontière, ainsi que de l'accord sur la libre circulation des personnes, en particulier, et des bilatérales, en général. Les accords sont là, sans doute perfectibles, mais alors par des décisions prises au niveau où ils ont été conclu et non au niveau régional.
Le plan d'Agglo n'y est pour rien. Au demeurant, il n'est que proclamation politique sans objectif contraignant qui, pour être mis en oeuvre, demande des mesures qui doivent être approuvées par la population.
Si vous voulez que l'Agglo soit légitime soumettez son existence et son périmètre d'action au vote du peuple. Dans l'attente elle n'a d'utilité que de racler quelques milliards de plus à la Confédération.
Écrit par : CEDH | 26/03/2012
Je pense surtout que les "journalistes" n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent en ce moment que de remuer la merde entre la France et la Suisse. A force de traiter ceux qui veulent faire avancer les choses de technocrates, et d'insinuer qu'ils se vautrent dans l'autosatisfaction permanente, comment voulez vous motiver les habitants des 2 cotés de la frontière. A croire que seul les monter les uns contre les autres fasse vendre du papier
Écrit par : eric | 27/03/2012