Hildebrand, Jelmoli et le Tagi (05/01/2012)

news.ch.jpgHildebrand doit-il démissionner? Le rédacteur en chef de la Baslerzeitung ex-journaliste de la Weltwoche le réclame, mais aussi la Berner Zeitung. Pourquoi les autres rédactions n'emboîtent-ils pas le pas au proche de de Christoph Blocher. Attendent-ils que le patron de la BNS jette l'éponge ce soir, désavouant du même coup le Conseil fédéral qui a blanchi l'imprudent premier banquier de Suisse et donnant à Blocher sa revanche contre celui qui "a gaspillé des milliards de francs pour la défense du francs".

Le lien avec Jelmoli et le Tages Anzeiger  m'est venu hier soir à la lecture d'un article sur le site MedienKritik  Schweiz, une nouvelle qui n'a pas franchi la Sarine (mais peut-être m'a-t-elle échappée en ces temps ou la news s'infiltre partout, impossible de scanner toutes celles qui déferlent)

MedienKritik revient sur le boycott publicitaire du Tages Anzeiger par Jelmoli. Le grand quotidien zurichois a été puni pour avoir dénoncé le caractère sexiste d'une vitrine du grand magasin où l'on avait représenté une scène de la série "Mad Men". L'affaire remonte à la fin de l'été. Le 23 septembre, les sites Nachtichten.ch et News.ch publient une interview de Regula Stämpfli, expert en média et chroniqueuse connue outre-Sarine, que le Tagi citait dans son article.

Il n'y a certes aucun rapport entre l'affaire Hilgebrand et l'affaire Jelmoli, mais dans les un cas l'opinion demande la tête du fautif sans jugement, dans le deuxième cas personne, sinon quelques blogs méconnus ne semble s'être offusqué  de la pression qu'exerce Jelmoli sur la presse en lui retirant son budget publicitaire. Dans un cas, il s'agit bien sûr d'une affaire publique et le délit d'initié est puni par la loi. Blocher fait donner sa cavalerie médiatique et se garde bien de traîner Philipp Hildebrand devant les tribunaux. le peuple est le juge supême, n'est-ce pas.

Dans le second cas, la liberté de commerce autorise évidemment les entreprises à retirer leur budget publicitaire ou à licencier sur le champ un employé qui siffle la faute d'une autorité, tout comme il est normal qu'un entrepreneur prenne des risques au risque de précipiter son entreprise dans la faillite. Il n'y a aucune loi pour condamner ces libertés.

N'empêche que la démocratie fonctionne bien autant grâce à la vertu des institutions et de ceux qui les servent qu'à l'éthique de l'entrepreneur dont les choix devraient être gouvernés par la rationalité économique et non pas le dépit, voire à la décision de ces employés qui font savoir les violation du code que s'autorisent les puissants.

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