Un nouveau lustre pour Hiler? (23/11/2011)

hiler tsr 24 nov.jpgLe géant vert se représentera-t-il en 2013 pour un ultime mandat de cinq ans au Conseil d'Etat? Cinq ans, car la Constituante veut porter à un lustre la durée de la législature. Comme ça, sans raison. Pour faire comme les Vaudois ou les Français?... Un, deux, trois lustres, nos ministres en seront-ils plus illustres? Je note que lustre a aussi un petit côté bling bling, à cent lieues de la mise de notre sobre ministre des finances.

N'empêche, il ne sont pas nombreux les hommes politiques qui, comme ça, annonce des hausses de taxes et d'impôts: 120 millions pour la première volée du plan de redressement Hiler: +87 millions en 2013 et +94 en 2014 si la conjoncture s'assombrit. Dites-moi, 2013, n'est pas une année électorale?

Depuis Segond et son centime additionnel affecté aux soins à domicile, pas un ministre n'a augmenté les impôts (les taxes et l'assiette fiscale oui). Ceux-ci ont même baissé grâce aux libéraux notamment dont les projets ont trouvé grâce devant le peuple. Ah le peuple, si la gauche pouvait s'en passer...

 

Hiler a farfouillé dans tous les coins pour trouver ses 120 millions de rentrées supplémentaires. Mais il a pris bien garde de ne pas trop froisser les riches. Le bouclier fiscal est suspendu, pas supprimé, comme le propose une escouade de députés de gauche. Le bouclier fiscal garantit aux riches qu'on ne les ponctionnera pas plus que de 60% de leurs revenus. Quand on qagne un demi-million ou plus, 40%, ça laisse encore au moins 16'666 francs par mois.

S'en prendre aux riches, c'est donc facile et un brin populiste, mais attention, s'il leur venait à l'idée de migrer au-delà des frontières de notre microcanton, ça ferait sacrément mal à la caisse à Hiler. A croire que les bouchons sur l'autoroute A1 et sur le RER Genève Lausanne sont maintenus juste pour dissuader les Genevois d'aller engraisser les caisses du ministre-président Broulis.

En revanche, pour les propriétaires, pas de pitié. A moins de vendre leur(s) immeuble(s), pas moyen pour eux d'échapper à la valeur locative qui va bondir d'un bon 20% l'an prochain. Il est vrai que les propriétaires sont minoritaires à Genève. Comme les automobilistes. Non pas que cette cohorte soit peu nombreuse, mais nombre d'entre eux ne votent pas à Genève. Vous imaginez le tollé si Hiler avait augmenté de 7 millions le prix des billets TPG?

Ce qui est préoccupat dans le remède du ministre des finances, ce sont ses déclarations d'impuissance pour juguler les dépenses et sa propension à investir à tour de bras.

Dans son rapport sur le plan financier 2012-2015, le gouvernement s'avoue incapable de faire face à la progression des dépenses. Peut-être encore que la hausse des amortissements découlent directement de la politique des investissements des années passées. Le futur n'augure rien de bon à ce sujet.

En outre depuis des lustres, Genève est champion suisse dans la dépense rapportée au  nombre d'habitant. Et sur ce plan, le génial Hiler, pas plus que ses prédécesseurs, n'a su réfréner l'appétit des Genevois en biens et services publics.

Sur le plan méthodologique aussi Hiler déçoit. Il a enfin - six ans après le canton de Berne et quelques autres cantons - introduit le budget par politiques publiques. Parfait, mais quand il s'agit de réduire l'allure du char de l'Etat, il procède comme tous les ministres des finances. Il réduit la masse salariale d'un coup de crayon. Certes annonce-t-il, ce coup de rabot nécessitera de renoncer à quelques prestations publiques. Lesquels Monsieur le ministre?

 

 

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