Cette année, on est de la R'vue (04/11/2011)
Juste une nonne, qui nous ressert Dominique nique nique dans un sketch, où un DSK en peignoir Sofitel traîne sa croix, flanqué d'un Unger tentant de réduire sa bedaine au fitness Harmony. Ah, et aussi une femme voilée! Qui déchire son habit et se retrouve en mini robe de strass, clamant la libération des femmes arabes dans 50 ans... Rien à voir avec l'allégorie de la Liberté dans célèbre tableau de Delacroix. Sinon, pas l'ombre d'une mitre courant derrière des petits garçons, aucune allusion au prophète non plus. On ne charrie plus avec la religion dans la R'vue genevoise.
Pas l'ombre d'un UDC non plus. Sauf pour expulser les Valaisans de Genève, dans un sketch qui dénonce maladroitement le parti blochérien valaisan qui avait détourné l'image d'Amy Vinehouse pour s'opposer à la libéralisation de la drogue dans le vieux pays. Pas de sportifs non plus sur la scène du cabaret de la rue de Carouge...
On a droit juste au trio d'enfer du foot suisse: un excellent "Magique" Pishyar, un convaincant Chagaiev et un piètre Constantin qui se chamaillent pour récupérer le stade de Genève.
Pas de frontaliers non plus. Peu de politique fédérale. Le combat des reines entre Calmy-Reine et BerkElle, commentés par le duo Rochebin-Décaillet , les journalistes qui sont l'info, traîne en longueur, comme d'autres sketchs d'ailleurs.
Bref on est un peu de la R'vue dans la R'vue 2011. Certes nos politiciens du cru ont droit à leur brassée de vacheries, mais le premier tableau qui nous présente un Grand Concipal issu de la fusion du Grand-Conseil et du Conseil municipal de la Ville est aussi brouillon que ce que Léman bleu inflige aux Genevois deux fois par mois. Et les élus qui s'y chamaillent, dont les noms sont également fusionnés, ne sont pas assez (re)connus pour déclencher les rires de la salle. Seul Salo Pardi (Sali Pardo) et Salika Wenger (j'ai oublié son nom de scène) sortent du lot.
Certes on trouve que l'histoire de la fée verte Künzler lue par un Robin des bois Cramer aviné touche juste et on s'amuse un peu de voir un Mark Müller transformé en pion du Monopoly local. Quant à radical Maudet, il consomme son mariage avec la libérale Kraft-Babel dans un rictus plus vrai que nature.
En ressortant hier soir de la première de la R'vue 2011, on a comme un sentiment de déjà vu. Jamais on ne s'est autant dit que la réalité dépassait la fiction. Difficile sans doute d'être un auteur de revue quand 1) on aime la démocratie et 2) qu'on a affaire à autant de guignols au pouvoir.
Un spectacle resserré, quelques représentations pour mettre tous les acteurs en jambe et en voix et la cuvée 2011 de la R'vue connaîtra son succès. Même le vin des petites années finit par être désaltérant sinon enivrant. Bravo à toute l'équipe!
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