Bannir les petites listes, un délit démocratique? (26/10/2011)

Les Genevois avaient le choix dimanche. Vingt-deux listes politiques pour le Conseil national, un véritable supermarché. En plus c'était gratuit. Il suffisait de cinq minutes pour détacher le bulletin gris de son choix pour le Conseil national et un bulletin jaune pour le Conseil des Etats, de panacher ou de biffer pour les amoureux de tels ou tels candidats et de glisser le tout dans l'enveloppe qu'il restait encore à poster. Bref un minimum d'effort pour remplir son devoir civique.

Résultat, 135'000 Genevois, 56,3% du corps électoral, on boudé le scurtin fédéral! Notez que les Tunisiens qu'on dit enthousiastes à l'idée de s'autogouverner n'ont été guère plus civique.

A peine plus de la moitié d'entre eux s'était inscrit sur les listes électorales. Pour paraphraser l'ancien directeur du Monde diplomatique Ignacio Ramonet, la démocratie, comme la lecture des journaux, a un coût, exige un effort, Or l'être humain est un brin paresseux.

Ce qui m'interpelle autant que la piètre participation des Suisses qui adorent se voir pour les démocrates les plus avancés du monde, ce que nous ne sommes pas comme nous l'a rappelé récemment un rapport international, notamment en raison de l'opacité du financement des partis politiques, ce qui m'interpelle donc, c'est que seize des vingt-deux listes en lice n'ont pas atteint 3% du corps électoral et plus d'une dizaine n'ont même pas fait 1%. Ces ulta-minorités ont plutôt brouillé le paysage politique et sont peut-être ou même sans doute une des causes de l'abstention.

Bref, la règle qui veut qu'il suffit de faire signer 200 militants pour déposer une liste devrait être renforcée. Il suffirait déjà de supprimer les cartels politiques que sont les apparentements ou pour le moins de créer une sorte de quorum. Les listes qui n'atteignent pas 3% ne sont pas comptées. Du grain à moudre pour les constitutionnalistes d'ici et d'ailleurs.

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