Fondamentalisme chrétien... (25/07/2011)

norvège hommage après la tuerie.jpgLa tuerie d'Oslo est un acte de folie, une folie froide qui a été longuement, systématiquement préparée, pensée, nourrie, à la mamelle du fondamentalisme. Cette fois, c'est le fondamentalisme chrétien qui est en cause. Ailleurs ou en d'autres temps, c'est, ce fut le fondamentalisme islamique, communiste, nationaliste, républicain, écologiste même. Chaque fois qu'au nom d'une cause, d'une religion, d'une idéologie on croit détenir la vérité et que l'on se persuade donc que l'autre est dans l'erreur, le germe du fondamentalisme peut croître et déboucher sur l'innommable. Ce qui nous effraye, au fond, au-delà du drame norvégien, c'est que le tueur d'Oslo est un être humain comme nous.

Deux questions: la société peut-elle se prémunir contre de telles dérives et la Norvège n'a-t-elle pas péché par angélisme en ne survaillant pas ce fanatique, que même le parti du progrès (droite populiste), auquel il avait adhéré, avait fini par expulser?

Sans doute pas davantage qu'elle ne peut contenir un cataclysme naturel, à moins d'imaginer, tel le film Minority Report, qu'on puisse un jour détecter dans les esprits les intentions malveillantes et criminelles. Utopie, fiction?

Dans ses premières déclarations, le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg a déclaré que la Norvège avait besoin de plus de démocratie, plus d'ouverture, des mots admirables, prophétiques. D'autres auraient réclamé et réclameront sans doute plus de surveillance, plus de fichage, plus de prévention, plus de suspicion.

Une société a le droit de se protéger. La tuerie d'Oslo va sans doute quasi automatiquement enclencher des réflexes de protection. J'imagine les scénarios catastrophes qui doivent mobiliser les responsables des services de sécurité. Et si ça arrivait chez nous, comment réagirions-nous? Quelles sont nos capacités de gestion de ce genre de crise? Qu'est-ce que notre vieille démocratie peut faire pour atténuer ce genre de risque? Cette dernière question est la plus redoutable.

Elle se pose déjà avec acuité dès ce matin où le tuerie "exige" d'être entendu en public. Quelle réponse doit donner une société démocratique? Quelle diffusion donner à la compilation de 1500 pages, où le meurtrierr a accumulé les "raisons" de son actes. La Suisse serait au quatrième rang derrière la Norvège, la Suède et l'Allemagne des pays les plus sensibles à la propagande multiculturelle. Le Blick notamment en analyse longuement le contenu. Dans le journal Le Temps, Sylvain Besson donne quelques clés sur la capacité de la Suisse de faire face à ce genre d'événement tragique.

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