News of the World: 200 journalistes remerciés (10/07/2011)
Pour des écoutes téléphoniques illégales commanditées il y a cinq à sept ans, deux cents journalistes du plus gros tirage de la presse dominicale britannique se retrouvent sur le macadam. L'histoire de News of the World commencé en 1843 s'est arrêtée brutalement ce 10 juillet 2011, mais l'affaire ne fait sans doute que de commencer.
J'ai téléchargé ce matin la dernière édition sur iPad, gratuitement et en un rien de temps. 72 pages tabloïd et ses deux suppléments dont un qui retrace l'histoire de ce journal de boulevard (également accessible ici). Le journal a sans doute doublé sa diffusion de 2,8 millions de copies. Qui dit mieux!
En fait, c'est la première fois que "je feuillerais" ce tabloïd. Du travail de professionnels, même si l'on peut évidemment ne pas partager la politique éditoriale du canard. Mais il faut bien reconnaître que parmi la mousse ou la boue des news people, le journal a régulièrement joué un rôle de justicier que peu d'autres médias ont les moyens d'assumer.
Sur le site du Guardian, qui a relancé l'affaire des écoutes, on peut lire un chapelet d'articles et d'opinions fort intéressants sur cette crise de la presse anglaise et sur le pouvoir de Murdoch. Le tout est rassemblé sur cette page web. Une crise qui pourrait changer le cour même de la presse dans ce pays. Franchement je n'y crois guère.
Le journal publie même un commentaire du réd en chef de la rubrique politique de NOTW David Wooding News of the World's last edition: A good day for the bad guys. Un plaidoyer pro domo évidemment qui oublie les dérapages et passe comme chat sur braise sur la compréhesion très extensive des devoirs et des droits des journalistes. Un édito qui sonne juste tout de même.
La guillotine que Murdoch junior a actionnée sans doute avec l'accord de son père est tout même choquante. Sept millions de lecteurs sont privés de leur journal dominical pour une faute certes grave et un comportement sans doute condamnable, mais un journal appartient autant à ses lecteurs qu'à son propriétaire. C'est lui et les responsables directs qui devraient être condamnés s'ils ont trahit la confiance et couvert des pratiques illégales.
"The News of the World Facebook page will close at 11:59 PM on Sunday, 10 July, 2011. We want to thank our fans for their support. This paper has been in existence for 168 years and we couldn’t have done it without our loyal readers; thank you all very much."
21:20 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
sans doute Monsieur Mabut ! Que pensez-vous donc d'un journal qui publie la photo d'identité judiciaire d'un certain Hannibal K. mais dont la rédaction refuse de reconnaître la responsabilité, qui met la police et la justice genevoises ( au mieux.. ) dans l'impossibilité, au pire dans l'incapacité de remonter jusqu'au responsable patenté ? Et l'on ne s'est pas vanté à la TdG que cette plaisanterie irresponsable et vulgaire de potache coûtât 1,5 M de CHF au bon peuple genevois dont quasi 50%, faute de ressources, na paie pas d'impôts! Le brillant journaliste qui a remis la photo à la TdG a-t-il sauté comme ses confrères britanniques ????
Caveant consules..
Écrit par : Tonio | 11/07/2011
C'est marrant un journaliste.
A longueur de temps ils se répandent en critiques acerbes contre la presse de boulevard et populaire.
Il faut les voir se pincer le nez lorsqu'ils parlent du Matin ou du blick...
et puis voilà un titre qui disparait, lequel était coupable...pardon je rectifie... les journalistes étaient coupables de tous les excès et toutes les vilénies qui soient sur un petit nombre de page.. et pour y donner de l'écho tous les échotiers vont nous faire part de leur commentaire navré en y adjoignant de pseudo justification comme celle que vous délivrez ci-dessus.
" le journal appartient à ses lecteurs"
vaste blague à laquelle vous devez être le seul à y croire.
Ce torchon se conduisait mal depuis au moins 50 ans, il a tenu par le miracle du voyeurisme il ne faut pas avoir de regrets
concentrons nous sur de véritables médias de qualité
Écrit par : pralong | 11/07/2011
Mais qui va vraiment pleurer pour ces fouilles merde qui osaient revendiquer le titre de journalistes ?
Ce torchon était populaire parce que le recours aux grosses ficelles qui jouent sur les instincts grégaires de la population est aussi vendeur que vieux comme le monde.
Ceci dit, comme l’écrivait Cervantes il y a plus de 500 ans : « La faute n’est pas au public qui réclame des bêtises mais bien à ceux qui ne sont pas capables de leur proposer autre chose ».
Écrit par : Vincent | 11/07/2011
Intéressantes ces réactions de chacun de vous. Il me semble toutefois que le rapport de l'offre et de la demande suit un processus un peu plus complexe.On ne peut donc se contenter de le régler par l'accusation des uns ou des autres.
Cervantes a eu ses lecteurs, les tabloïds les leurs.
Des goûts et des couleurs, cela se discute.
Pourquoi ne pas envisager un débat sur le sujet, Monsieur Mabut? Il déborde le cadre de la presse. Il concerne le rapport au pouvoir, à la gestion de l'information et à la manière de maintenir un intérêt.
Écrit par : Hélène Richard-Favre | 13/07/2011
Il est vrai que Mabut planqué derrière les fauteuils avec son camescope tramblotant qui filme ses copains de la constituante est loin des limiers de News of the World. Madame B. me glissait l'autre jour qu'on se demandait vraiment à quoi pouvaient servir ses tranches de vie politique genevoise.
Écrit par : Anastase | 19/07/2011