Les communes genevoises s'opposent à la fusion des polices (05/07/2011)

police municipale.jpg"Les communes s'opposent à la fusion des polices", informe mon journal préféré ce matin. Franchement, vous vous attendiez à un avis contraire?

Qu'importe le "sentiment d'insécurité" des habitants, qu'importe si la rationalité dans un si petit canton, ouvert aux quatre vents, impose une coordination accrue, pour ne pas dire militaire, des forces de sécurité, nos quarante-cinq maires, adjoints et conseillers - plus de mille élus au total - défendent d'une seule voix leur pré carré.

La vraie question, c'est comment assurer le contrôle démocratique d'une police unifiée.

La raison d'être des communes semble se réduite à ripoliner leurs giratoires - magnifiques à défaut d'être toujours performant du point de vue de la circulation - caresser les associations locales dans le sens du poil, discourir au Premier Août, forger des préavis d'aménagement contre l'intérêt cantonal, chipoter des années sur tout projet de coopération intercommunale, etc.

Que leur reste-t-il en fait de compétences réelles dans les communes? De fixer le taux d'impôt communal,ce qui fait qu'un médecin habitant et exerçant à Onex paie plus d'impôt qu'un collègue habitant et établi à Vandoeuvres. De conduire des politiques sportives et culturelles, ce qui fait que Genève est toujours à la recherche d'une nouvelle patinoire, que la Maison de la danse reste dans les limbes, que le saupoudrage se poursuit sans vision d'ensemble, ni concertation sérieuse.

Pour le reste plus grand chose en vérité.

Cependant, les maires ont raison de se rebeller, non pas qu'ils ont été pris par surprise par la réforme d'Isabel Rochat qui est à l'étude depuis quelque temps, d'autant que la fusion des polices n'est pas un problème proprement genevois, mais il est un point qui fait de toute fusion un problème, c'est celui du contrôle démocratique de l'institution centralisée.

Centraliser c'est donner le pouvoir à l'administration. Dans les dimensions genevoises, il paraît évident qu'elle devrait s'imposer. Comment assurer cependant un contrôle sérieux et politique de l'action administrative des grandes corps et régies publics, cette question devrait être au coeur des travaux de la Constituante. Elle a malheureusement raté ce débat.

J'estime pour ma part que chaque grande régie et grande administration devrait être dotée d'une assemblée des usagers, dont la tâche serait une ou deux fois pas an de soumettre les directions aux feux des questions publiques. Quant à la gouvernance des communes, je défends l'idée de créer autant de communes que le canton compte de circonscriptions électorales et d'élire à leur tête des députés maires professionnalisés chargés du contrôle politique de l'action locale des administrations cantonales. Ces députés maires élus à la majoritaire, c'est à dire ancrés dans leur circonscription formerait la moitié des élus du Grand Conseil, l'autre moitié des députés serait élue au suffrage proportionnel sans quorum.

On lira ici et le développement de ce projet.

 

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