Un canton pour les citoyens mobiles? (13/06/2011)

suisse cantons.jpg"Small is beautiful", "Le bonheur est dans le pré", "La souveraineté alimentaire, version XXIe siècle du plan Wahlen", "Sam suffit et Cie", "La commune berceau de la démocratie directe"... On peut allonger la liste des slogans et des idées qui chantent le bien-être par la proximité. La réalité est tout autre pour bien des gens. Tel ce journaliste de la Tribune qui, dans Politblog, entonne le blues du pan-helvète.

Son blues c'est de ne plus trouver dans les vingt-six cantons de notre belle Helvétie le moindre candidats à sa convenance. Dans sa pérégrination ferroviaire entre Genf et Zurich, devenu chemin de Damas, soudain la raison de son inconfort apparut. Il a pour nom «Stadtland Schweiz», la conurbation helvétique, esquissée il y a bientôt dix ans par Avenir Suisse, n'était plus une provocation du "bassin à idées" des milieux économiques mais bien une réalité. Une réalité que ne recouvre aucune institution.

La Suisse des affaires fait voler les frontières en éclat, mais la Suisse politique demeure dans sa géographie obstinément attachée à ses cantons historiques.

Que faire? Fusionner les cantons? L'entreprise est pour le moins hasardeuse et pour tout dire vouée à l'échec. L'initiative d'unir Genève et Vaud a fait long feu. Elle n'était pas la première et sans doute pas la dernière tentative de "moderniser" les institutions suisses (lire aussi ici). Tenter le rapprochement à l'échelle plus petite des hôpitaux n'avait pas eu plus de succès. Personne n'imagine aujourd'hui répéter l'expérience, sinon par petites touches. Tout se passe comme si le politicien devait par son enracinement local contrebalancer le manager apatride de la mondialisation.

Reste que le blues de mon collègue est partagé par pas mal des quelque 180 commentateurs de son billet. Pourquoi ne pas inventer un canton virtuel ou plutôt une circonscription électorale nationale? Les citoyens pourraient opter librement de voter au sein de leur canton ou dans le cadre de cette circonscription nationale. Le nombre d'inscrits déterminerait le nombre de députés attribués, un ou deux au départ. Plus peut-être un jour. Que risque la Suisse d'essayer?

Une idée qui pourrait séduire les Suisses de l'étranger. Ils sont 700'000, mais n'ont guère de représentation au Parlement fédéral. Qu'en pense Jacques-Simon Eggly?

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