Jardiniers du paysage: les squatters agricoles de Plan-les-Watches sont là pour quelque temps (19/05/2011)

compesation écologique Champs_pointus.jpgLa Justice a enregistré la plainte de Wincasa, la régie. La police s'en est tenue au minimum syndical, avant de se retirer en bon ordre. Les squatters agricoles de Plan-les-Watches ont résisté, sans trop bouger. Ils cultiveront leur jardin sans doute jusqu'à l'hiver.

Il n'y a pas péril en la demeure. Le droit de propriété n'est guère bafoué par trois poireaux, quelques scaroles et sans doute une ligne de cardons épineux AOC de Plainpalais. Tout juste les écolos pourraient-ils se plaindre de la disparition d'un espace sauvage... Je rigole.

A Genève, rares sont les terres en friche. En zone constructible, le plus souvent des baux à bien plaire, des contrats de confiance, permettent l'exploitation des surfaces jusqu'à ce que les autorisations de construire entrent en force. De vraies friches existent certes. Elles sont officielles...

La politique agricole suisse paie en effet les paysans pour ne pas cultiver et ainsi restituer à la nature, l'espace de quelques années ou pour toujours, des terres éparpillées dans toute la Suisse. Au grand bonheur de la faune et la flore qui s'y s'ébattent et s'y multiplient presque comme aux premiers jours. Ce sont les surfaces de compensation écologique qui à Genève ont permis de réacclimater des oiseaux, des insectes et des fleurs.

Tandis que, dans nos campagnes, l'Etat soustrait des terres à la culture à la demande de cette écologie qui dort plus ou moins en chacun de nous, une jachère en zone industrielle, en attente d'être construite depuis des lustres, est transformée en jardin potager.

Un des poids lourds de l'immobilier en Suisse dont les résultats 2010 sont mirifiques portent plainte contre les intrus.Le pot de fer contre le pot de terre. Je crois pouvoir parier que le pot de terre va gagner ce bras de fer. Attendons l'hiver et surtout l'entrée en force d'un projet de construction en bonne et due forme.

La propriété est certes garantie par la Constitution fédérale, mais ce droit n'est pas absolu. Il ne peut s'exercer qu'en regard et après pesée de tous les autres droits. La société Swiss Prime Site, propriétaire des trois hectares squattés au Chemin des filles, au cœur de l'industrie high-tech du canton, devrait s'en souvenir pour rester... première.

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