Le géant vert de plus en plus libéral (08/04/2011)
On savait David Hiler, le géant vert, pas très rose, bien qu'il eut fréquenté les maoistes dans sa jeunesse. Mais le revirement est tout de même spectaculaire. Ce matin dans mon journal préféré, je lis cette réponse de bon sens à l'entretien qu'il a accordé à Marc Bretton à propos de l'accueil des hedge funds à Genève, fort peu goûté par la maire socialiste de la ville:
- Renoncer au négoce ou à la gestion de fonds aurait un impact destructeur sur l’ensemble de l’économie et de la société. Il n’y a pas d’alternatives. Nous avons besoin d’entreprises exportatrices dans des activités pointues. Mais si certains veulent que Genève se spécialise dans le textile, par exemple, il faudra alors accepter les salaires du Bangladesh!
Evidemment le ministre des finances du Bangladesh aimerait bien tenir un même langage. Ce qui prouve que le modèle de développement de Genève à la sauce Hiler - lequel est sans doute approuvé par une grosse majorité de Genevois et selon le ministre pas très différent de la politique conduite par Calmy-Rey - n'est ni durable ni exportable.
C'est un peu comme les Services industriels qui à coup de campagne marketing veulent nous convaincre que notre électricité est propre sans un gramme de cette méchante force atomique. Nos SIG ne peuvent à l'évidence pouruivre cette propagande que les consommateurs captifs du catnon paient qu'à deux conditions: avoir des thunes pour payer cette énergie propre forcément plus cher et espérer que les autres consomment cette énergie du diable que nous ne voulons pas. [Je tape sur ce clou à l'adresse en particulier d'un internaute pas qui dans un récent commentaire ne semblait pas comprendre le paradoxe genevois]
On notera encore que les libéraux doivent être bien contents d'avoir aux finances des ministres de gauche: 1) ils font une politique de droite et 2) engrange des bénéfices. Que demande le peuple! Vous imaginez Brunschwig Graf ou Vodoz tenir les propos de Hiler? Toute la gauche serait dans la rue pour dénoncer cette politique favorable aux spéculateurs.
08:05 | Tags : hiler, sig | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Heureusement que Genève a un ministre des finances comme David HILER,merci à lui.
Écrit par : chauffat albert | 08/04/2011
Aussi caricaturale que soit la réponse de David Hiler, elle aurait au moins le mérite de la cohérence si dans le même temps il engageait tout son poids politique en faveur des 3000 logements aux Cherpines... mais non, toujours rien : il laisse les Verts s'opposer à des logements pour 3000 familles genevoises ! M. Hiler continue de faire venir des milliers d'habitants dans notre région et par ce coupable silence sur les Cherpines expulse 3000 familles pour en faire des automobilistes supplémentaires sur des routes encombrées ! 3000 familles qui à leur tour expulseront à des dizaines de kilomètres 3000 autres familles du Genevois français.
Non seulement c'est ultra libéral... mais en plus c'est totalement destructeur pour l'environnement de notre agglomération.
Cordialement,
Antoine Vielliard
Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | 08/04/2011
Antoine, tu devrais savoir qu'en Suisse, un élu ne dicte pas ses mots d'ordre à son parti. Tout au plus peut-il se battre lors des assemblées générales du-dit parti pour que tel mot d'ordre soit adopté plutôt que tel autre, mais s'il est mis en minorité, l'usage est de ne pas s'opposer publiquement au mot d'ordre qui aura été voté démocratiquement. La position de David Hiler sur la question des Cherpines est quasi de notoriété publique, mais je ne pense pas qu'il pourra en faire état durant la campagne, qui soit dit en passant n'a pas encore vraiment commencée.
De même, François Haldemann, le directeur d'Agrigenève, le syndicat des agriculteurs genevois, radical favorable aux Cherpines, a été mis en minorité - de peu, les propriétaires étaient pour, mais les fermiers et métayers contre, pour d'évidentes raisons - sur cette question par son assemblée générale. Il est donc obligé de respecter publiquement un mot d'ordre avec lequel tout le monde sait qu'il n'est pas d'accord.
Mais tranquilise-toi, c'est une votation cantonale et il est peu probable que le référendum l'emporte, tant la population est consciente de l'urgence qu'il y a à construire. Même s'il ne faut jamais jurer de rien en politique, ni vendre la peau du déclassement avant qu'il soit voté...
Écrit par : Philippe Souaille | 08/04/2011