La bourse a déjà oublié le Japon (25/03/2011)

bourse.jpg"Deux semaines, 10 jours de trading. C'est tout ce qu'il aura fallu au marché pour se retrouver plus haut qu'avant le tremblement de terre japonais. Je crois que ça se passe de commentaire," remarque ce matin Thomas Veillet, alias Morning Bull, dans son blog. Je ne fais sans doute pas partie des hypo ou des hyper, que décrit Bertrand Buchs dans le sien à propos des brasseurs d'argent, mais cette résilience - le mot est à la mode - des marchés financiers, cette capacité à surmonter les crises m'étonne et déconcerte.

Les bourses, les banques centrales et les ministres des finances sauraient-ils mieux gérer l'économie que naguère ou bien, de dettes en dettes, ne fait-on qu'ajouter des emplâtres sur notre grand corps malade?

La crise de 2007 devait plonger le monde dans des affres pires que celles des années 30. Les dettes souveraines des Grecs, des Portugais, des Islandais, des Irlandais, des Italiens, des Espagnols et même des Français devaient renvoyer le continent européen à l'âge de pierre. On attend toujours le tremblement de terre - certain, prédisent les financiers - la faillite de ces pays. Mais on a perdu la mémoire des faillites mexicaines, argentine et d'autres pays passées sous la coupe des boys du FMI. La population de ces pays s'en souvient sans doute. Mais les génération passent et la dilution de la mémoire fait son oeuvre.

Posez-vous la question: combien d'événements pouvez-vous citer en dix secondes de la première décennie du XXIe siècles? Seuls quelques très gros événements surnagent dans les souvenirs. Tout le fracas qui fait le beurre des gazettes et le bruit de l'information instantanée dort comme hors de portée de nos mémoires vives. C'est peut-être ça la résilience, la faculté d'oublier et celle de croire aux lendemains qui chantent.

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