Le fusil d'assaut est le minaret des Suisses (13/02/2011)

annabelle armes.jpgLa Suisse va à nouveau passer pour le flambeau du populisme alpin, comme aiment à nous considérer les belles âmes parisiennes et genevoises. Sur Mediapart, le journal en ligne d'Edwy Plenel, l'ancien patron du Monde, Vincent Defait signe un long article sous le titre "La Suisse ce far west européen".

C'est oublier un fait rebelle, qui a sans doute peser lourd au moment de voter pour ou contre la suppression de l'arme à la maison: le fusil fait partie de ces symboles qui font la Suisse, au même titre que les géraniums rouges, les boîtes aux lettres jaunes, le couteau multilame, le secret bancaire et l'horloge des gares.

Certes l'horloge Mondaine ne tue pas. Le couteau suisse non plus. Mais le fusil, remis aux soldats sans ses cartouches, n'est pas beaucoup plus dangereux. Je rassure tout de suite mes lecteurs, j'ai voté pour l'initiative, mais je comprends ceux qui ont voté contre.

Quel rapport avec les minarets?

Le vote de novembre 2009 était aussi un vote sur un symbole. Une majrité des citoyens, qui ont bien voulu faire leur devoir, a manifesté alors, à tort ou à raison, sa crainte d'un islam guerroyant et totalitaire. C'était un vote identitaire qui a mobilisé les femmes en particulier.

Le vote sur les armes a aussi des femmes pour origine. C'est le magazine suisse allemand Annabelle qui a lancé le mouvement avec sa pétition de l'été 2006. Bouleversées par quelques faits divers tragiques, préoccupées par un taux de suicide très élevé, les femmes ont sans doute plus que les hommes voté pour l'initiative. Mais pas au point cette fois de faire la différence.

A qui n'aurait pas compris le poids du symbole, je pose cette question: A quand la suppression des croix de fer et de granit aux carrefours de nos routes?

Il faut du temps pour abandonner les symboles surtout lorsque le temps se brouille.

 

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