Le CEVA va-t-il s'arrêter au Foron? (15/11/2010)

Ceva carte foron.jpgSacré Savoyards! Ils savent avancer leurs pions au bon moment. Si Genève veut que son train de banlieue arrive au moins jusqu'à la gare de la deuxième ville de la région, le canton devra sans doute passer à la caisse.

On trouvera bien à créer un GLTC, comme on l'a fait pour le téléférique du Salève ou l'assainissement des eaux usées du Pays de Gex ou celui de Saint-Julien-en-Genevois dans le cadre des contrats rivière.

D'ailleurs personne ne s'est interrogé dans quelles caisses exactement Berne puisait pour faire l'appoint au budget qui a augmenté de presque 50% en dix ans. Vous vous en souvenez, on a voté à Genève sur le sujet, il y a un an exactement.

La sortie du sénateur Hérisson, qui réclame rien moins que cent millions d'euros - ce qui était le coût total de la liaision Foron Annemasse - s'inscrit sans doute dans une perspective plus large.

La question fiscale reste une épée de Damoclès pour Genève, dont les banques privées vivent de l'exode des contribuables français. Plus localement la question de la rétrocession fiscale sur l'impôt prélevé à la source sur le revenu des frontaliers est une aute enjeu dont les Français de la région entendent bien exploiter à leur profit.

Au fond, les 100 millions demandés par le père Hérisson ne sont que la moitié de la rétrocession que Genève verse chaque année aux communes, où habitent les frontaliers. Des frontaliers dont bon nombre pourraient être des contribuables genevois, si les Genevois n'étaient pas aussi aveugles et n'avaient pas développé cette mentalité de "Sam suffit" qui gangrène jusqu'aux Verts.

S'agissant du budget, deux remarques en passant:

Le CEVA devrait coûter, nous a-t-on dit l'an dernier, 1,479 milliards côté suisse (voir à ce sujet la page publié par la Tribune avant le vote de novembre 2009. Sauf que le site officiel du CEVA parle toujours de 1,1 milliard (inflation non comprise).

Sur le site officiel du CEVA France ouvert lors de la concertation organisée au début de cette année, on ne trouve aucune information sur le financement. Les Français pratiquent le principe de la tire-lire ou de la quête pour financer ce genre de projet. Chacun s'engage à mettre sa part au financement commun et chacun s'épie pour en mettre le moins possible. Résultat on ne sait jamais trop où l'on en est et il suffit d'un soubre-saut politique pour que le château de cartes des promesses et des engagements s'effondre.

A ce sujet on ne dira jamais les conséquences du copinage de Robert Cramer qui a construit le projet d'agglomération franco-valdo-genevois avec des maires exclusivement de gauche: Borrel, puis Dupessey à Annemasse, Thénard à Saint-Julien, Bertrand à Saint-Genis et le vert Meylan à Ferney-Voltaire.

Enfin dans le registre langue de bois, on notera cette déclaration de Michel Mercier, ex-ministre l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, promu ministre des Sceaux hier par Sarkozy, lors des premières Assises transfrontalières, organisées en juin 2010 à l'initiative de Guy Mettan, président du Grand Conseil genevois: «Les relations transfrontalières avec la Suisse sont un exemple de coopération durable et réussie. La coopération transfrontalière est un élément dynamique, une opportunité de développement, d’innovation».

A consulter: le site officiel du CEVA et la très complète notice sur le CEVA dans Wikipedia le blog Métropole Genève

 

10:03 | Tags : ceva | Lien permanent | Commentaires (5)