Le niet de Founex un échec pour Genève (31/08/2010)
Où est-il écrit que les communes suisses sont détentrices du bien commun? Pourquoi le canton de Glaris peut-il réduire le nombre de ses communes de 25 à 3 au gré d'un seul vote de sa Landsgemeinde? Pourquoi faudrait-il que les cantons de Vaud et de Genève acceptent de voir leur institutions bloquées par l'égoïsme d'une seule commune?
Le refus hier soir par le Conseil communal de Founex de créer avec sept autres municipalités la commune de la Terre Sainte - 15'000 habitants, moins que Carouge, tous ou presque travaillant à Genève - est un échec grave pour la métropole Genève, GVA region dirait Xavier Comtesse qui vient d'éditer une vision de la région centrée sur l'aéroport de Genève pour le compte de la Fondation pour Genève.
Cet échec interpellera-t-il les constituant genevois qui vont aborder la délicate question de la gouvernance des communes?
Il n'y a aucune légitimité à consacrer dans la nouvelle constitution le droit des communes à l'autodétermination. Encore moins à Genève qu'ailleurs en Suisse. Poursuivre dans cette voie consacre bien évidemment la souveraineté fiscale et donc l'inégalité que confèrent à Genève des choix politiques cantonaux lourds de conséquences.
Pourquoi Onex, Versoix ou Avully sont-elles toujours dans le peloton des communes les plus pauvres (pauvreté relative)? Parce que depuis cinquante ans le canton a décidé d'y installer des cités HLM, que la population ouvrière paie peu d'impôt, mais consomme beaucoup de services publics. Ailleurs, à Plan-les-Ouates, à Satigny le canton a installé de vastes zones industrielles qui accueillent des travailleurs genevois et transfrontatliers dont l'impôts tombe en partie dans l'escarcelle de ces communes sans qu'elles aient à construire des écoles pour accueillir les enfants de ces travailleurs. Ailleurs encore, à Vandoeuvres, à Cologny, à Veyrier, à Anière l'Etat a installé des zones villas qui hébergent quelques bourgeois et quelques contribuables fortunés.
La République ne peut se satisfaire plus longtemps que le bien commun soit bridé au choix des égoismes locaux. La nouvelle constitution doit supprimer le droit de veto communal.
10:33 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Je vous invite à aller compter le nombre d'écoles (plus spécialement de classes) construites sur le territoire de Satigny. Vous le dites vous-même, la manne financière amenée par la Zimeysa rend la Commune "riche" (quoique avec la nouvelle péréquation ça va être autre chose) et de fait, nous devons construire pur de nouveaux habitants. Nous ne construisons pas POUR les industries, mais A CAUSE des industries....
Écrit par : floridon | 31/08/2010
Et pourquoi ne pas explorer la piste des Communautés de communes, comme elles existent en France, où le refus d'adhérer d'une commune n'empêche nullement la constitution de la Communauté.
Ce fut le cas dans le Pays de Gex, sauf erreur, où la commune de Vesancy, dans un premier temps, refusa de faire partie de la Communauté. Depuis tout est rentré dans l'ordre...
Il n'est pas normal, en effet, qu'une commune puisse bloquer un processus de fusion et je comprends encore moins pourquoi - En Terre Sainte ou ailleurs - on ne ferait pas à sept ce que Founex empêche de faire à huit.
Écrit par : Michel Sommer | 31/08/2010
Dans quelques années vous nous bassinerez pour faire des parlements de quartier car la démocratie doit être proche des gens ?
La fusionnite est caractéristique des intellectuels qui ne savent plus quoi penser. Où la fusion est possible elle doit être faite voir encouragée. Mais où elle n'est pas voulue par le peuple qu'on lui fiche la paix !
Une bonne idée est une idée qui arrive à son temps! Avant ou après c'est pas une bonne idée !
La constituante échouera sur cet écueil précisément !
Écrit par : Samuel Terrier | 31/08/2010
Habitant Founex, je suis pour ma part choqué par le fait suivant: lors du sondage 2008 relatif à la fusion, la proportion des pro/antis était d'environ 50-50; n'importe quel conseil communal sensé aurait dès lors laissé la responsabilité d'une telle décision aux habitants de sa commune. Or notre conseil communal a massivement refusé la fusion par 25 contre 15; on peut se poser dès lors la question de sa légitimité: défend-t-il les intérêts de ses habitants ou bien l'intérêt particulier de certains de ses membres?
Écrit par : Fine | 31/08/2010
complètement d'accord avec vous, M. Mabut...
Écrit par : un suisse | 02/09/2010