Aldi une bénédiction pour les tomates? (16/07/2010)

tg tomates 2010.pngAldi, l'ogre discounter allemand, qui, avec son copain Lidl, fait peur à la Migros et à la Coop, est-il une bénédiction pour les tomatiers genevois?

Les tomatiers sont en fête à Carouge ce samedi. Rendez leur visite, c'est juste en la Migros Vivert et la Coop de la Praille. La campagne descend aux marges de la ville. Chouette ambiance garantie.

Un jour peut-être quand l'Etat y mettra du sien et que les Verts auront trois conseillers d'Etat la fête de la tomate aura peut-être les honneurs du ghorr de Plainpalais où jadis prospéraient les cardons épineux éponymes.

[Pour la fête de la tomate, renseignements ici]

Aldi, qui a rouvert le petit centre commerical perdu au coeur des sinistres Avanchets, a eu droit cette semaine à une page 3 dans la Tribune. Le casseur de prix a placé deux pleines pages de pub dans mon journal préféré. Un des deux géants oranges sur une double page dans la même édition dynamitent ses prix, histoire de rappeler aux Genevois qui est le patron du commerce de détail ici.

La guerre de fait que commencer à Genève. Elle est déjà bien engagé Outre-Sarine. Les consommateurs ont tout à y gagner. Quant aux maraîchers...

Paradoxalement, les maraîchers suisses voient plutôt d'un bon oeil l'arrivée de concurrents dans le marché. Ils espèrent qu'ils tiendront plus longtemps que le géant  français Carrefour qui n'a pas réussi son implantation en Suisse. C'est que le duopole des coopératives Coop et Migros dominent un marché suisse, un marché petit certes, mais lucratif.

tomates coop 15 juillet 10.jpgMigros et Coop sont sans doute d'excellentes entreprises, mais elles dominent tellement le marché qu'elles tiennent les producteurs par... le bout du nez. Avoir plusieurs canaux de distribution, c'est donc détenir un certain pouvoir qui a progressivement échappé aux paysans et aux petits industriels de l'agro-alimentaire au fur et à mesure de la croissance des deux grands. Bref un peu de concurrence fait du bien à tout le monde.

tomates migros juillet 2010.jpgMais la médaille a son revers.  Les concurrents viennent de l'Union européenne, où la guerre des enseignes est plus vive qu'en Suisse. Les géants du détail s'y affrontent à coups d'hyper-super-marchés géants et de discounters de quartier hyper-actifs et ouverts bientôt 24 heures sur 24. Actions, rabais à répétition, cadeaux et attrape-nigauds sont leur quotidien. Et que je te vends de la nature, du bio et de la région. les poules pondent leurs oeufs directement au magasin, chiens et oies et vaches . Peu importe, si au milieu des gondoles Genève Région Terre Avenir, on trouve des tomates des Pays-Bas et des kumato, une marque déposée par Sygenta.

La pression sur les prix est terrible et les pratiques commerciales pas toujours catholiques. La baisse des prix se répercutent sur les producteurs qui ne font pas le poids et doivent accepter même de financer les actions. Les politiques laissent faire. Ils encouragent même la concurrence. Car des prix alimentaires plancher, c'est du pouvoir d'achat pour le peuple en plus. Ventre affamé n'a pas d'oreille.

 

15:39 | Tags : tomates, agriculture, migros, coop, aldi | Lien permanent | Commentaires (3)