Elmar et les bureaucrates (28/06/2010)
J'adore quand les politiciens se plaignent de l'administration. Rares sont ceux à droite qui ne dénoncent pas l'encombrement des procédures, le poids des taxes, la multiplicité des règlements, leur application tatillonne par des administrations trop souvent cloisonnées fonctionnant chacune avec sa propre logique. Plus rares sont les critiques venant de la gauche. Sans doute parce que l'esprit critique est, à gauche, moins acéré quand il s'agit de critiquer cette institution et surtout les milliers d'agents qui le font tourner. Sans aussi par que l'Etat est le rempart indispensable à l'égoisme de l'individu, à l'esprit de profit des entreprises, à l'inégalité intrinsèque de l'économie libérale.
Cette fin de semaine, le parti radical a déclaré la guerre aux éco-bureaucrates. Moins d'Etat est un slogan qui fait toujours vibrer.
Plus curieuse mais plus intéressante est, ce matin, sur la RSR, la critique de l'ancien maire socialiste de Zurich Elmar Ledergerber. Un socialiste rose pâle, mais un socialiste tout de même qui met en garde contre l'administration et ses rouages nombreux. (écouter sa chronique ici)
Il cite un rapport et un chiffre sur le coût de l'administration 50 milliards de francs par année, 10% du Produit intérieur de la Suisse. Ce n'est pas rien. Est-ce trop? Et surtout ce chiffre reflète-t-il tous les coûts notamment ceux que supportent les particuliers et les entreprises?
Elmar Ledergerber propose que la Confédération, les cantons et les communes créent une commission chargéé de nettoyer les lois et de supprimer les lois devenues inutiles ou obsolète. Une bien belle idée qui pourrait faire l'objet d'un article dans la Constitution genevoise.
- Une autre solution pour réduire la propension des élus à produire du code serait de créer davantage de loi à caducité automatique, ce que les Anglo-saxons appellent les sunset laws.
- Une autre solution serait que les élus s'astreignent à tester les lois avant de les mettre en oeuvre afin d'éviter la création d'usine à gaz pour les mettre en oeuvre
- Une autre solution aussi serait de se contenter dans la loi des grands principes et de juger en opportunité, laissant au juge le soin de fixer la jurisprudence.
A Genève, on est aux antipodes de cette conception de l'Etat. La gauche mais parfois la droite aussi veut tout prévoir dans la loi. Pas étonnant que Kafka soit devenu genevois!
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