L’ère des robots-journalistes (05/04/2010)

baseball.png"A première vue, rien de surprenant. Un compte rendu de sport d'une confondante banalité : "Les efforts remarquables de Joe Mauer n'ont pas suffi à assurer la victoire des Minnesota Twins contre les Texas Rangers lundi dernier au stade d'Arlington. Les Rangers l'ont emporté sur un score de 8 à 5 (...) Quand il maniait la batte, Mauer a été excellent de bout en bout. Il a marqué une fois dans la première manche et deux fois dans la sixième. Du côté des Texans, l'artisan de la victoire est sans conteste Tommy Hunter, qui a remporté avec brio son cinquième match d'affilée..." Un article de sport comme il en existe donc des milliers, publiés dans les pages sport de la presse américaine. Seule différence, mais de taille : il est signé The Machine, préparé et rédigé par un programme d'intelligence artificielle, baptisé Stats Monkey."

C'est ainsi que démarre un papier lu dans Le Temps lundi dernier, repris du journal Le  Monde du 9 mars. Passionnant et qui devrait faire réfléchir plus d'un journaliste, mais peut-être aussi nombre de procès-verbalistes.

Info ou intox? Sur le site de d'intelligent information laboratoy, on ne trouve guère d'infos complémentaires pertinentes. A voir l'état des correcteurs orthographique, il y a encore du chemin à parcourir, mais sans doute ces robots débouleront un jour dans les rédactions.

Ces machines à rédiger laisseront-elles davantage de temps aux journalistes pour améliorer leur copie, relire leur propos, vérifier chaque mot et s'assurer de l'existence d'au moins deux sources indépendantes attestant un fait? Histoire d'éviter de tomber dans les travers de formules qui suscitent la controverses ou de colporter via un blog des informations approximatives ou à l'emporte-pièce? On peut l'espérer.

A ce sujet, je note deux arrêts récents des Conseils de la presse suisse et britannique. L'un concerne la Tribune et l'odeur de la racaille, l'autre un blog de journaliste du Spectator, épinglé pour avoir écrit que la majorités des crimes et violences dans les rues de Londres sont le fait de jeunes hommes issus de la communauté des Africains des Caraïbes. A lire ici et .

 

16:53 | Tags : stats monkey | Lien permanent | Commentaires (0)