PDC: la soirée des dupes (12/03/2010)

DSC04381.JPGLe député François Gillet, la conseillère municipale de la Ville Marie Chappuis et l'entrepreneur Jesús Martin-Garcia dirigeront le Parti démocrate-chrétien genvois pour les deux prochaines années. Ils ont été brillamment élus jeudi soir, au terme d'une véritable soirée des dupes par 157 voix contre 67 à l'équipe emmenée par l'ambitieuse mais inexpérimentée Delphine Perella, flanquée du conseiller national Luc Barthassat et de Stéphane Serge Grolimund [mes excuses pour cette confusion], président du PDC de Veyrier et animateur du site www.simplificateurs.ch.

Une soirée des dupes, car le PDC dont la majorité de l'électorat se situe clairement au centre droite a réussi à élire une équipe plutôt du centre gauche. Gillet est passé maître dans l'art de faire accepter des projets de loi difficiles avec l'aide des Verts, le dernier en date étant la loi sur l'énergie. Novice en politique, Delphine Perella a d'emblée annoncé vouloir faire table rase du passé, alors que l'assemblée venait par deux fois de réserver une standing ovation au président sortant Fabiano Forte.

Soirée des dupes aussi, car les véritables ambitieux du PDC, ceux qui visent les places de maires en Ville de Genève, de conseiller national ou de conseiller d'Etat sont restés cois, tapis au fond de la salle. Les Barazzone, Maitre, von Arx, Solioz, Chrevrolet, Mettan, Dal Busco n'ont pas pipé mot.

Reste que la concurrence a du bon même en politique. Plus de 225 délégués s'étaient rassemblés à Bernex, commune où le maire Serge Dal Busco a fait 30% aux dernières élections. Transformera-t-il l'essai au printemps 2011? Il est un des rares magistrats communaux qui soit résolument favorable au développement. Bernex devrait devenir une agglomération de 20'000 habitants à l'horizon 2030.

"L'expérience tant vanté est synonyme d'un immobilisme qui nous a conduit à moins de 10% de l'électorat, a déclaré la jeune politicienne après la projection d'une vidéo sans grand intérêt. Il faut de nouvelles têtes au PDC. Pourquoi pas moi? Je fais partie de la nouvelle génération des Nanternod des Murat Alder des Louise Kasser.  J'ai fait acte de candidature avant François Gillet qui a décidé de se présenter contre moi."

La modestie n'est pas la première qualité de la jeune femme qui sur certains aspects fait penser à une Sarah Palin genevoise. Pas l'once d'une idée politique, sinon cette affirmation péremptoire de Serge Grolimund: le centre n'existe pas.

C'en était trop pour l'ancien député Claude Blanc. "Je suis un vieux crabe", dit l'ancien maire de Meyrin, qui retrouve sous le coup de l'émotion la mordache de ses 20 ans: "ça fait 50 ans que je suis centriste, nous avons eu beaucoup de haut et quelques bas. Le centre est lieu d'ouverture, si vous n'êtes plus centriste, moi je ne suis plus PDC."

L'affaire été entendue. La suite, longue, ne fut plus qu'une formalité.

Gillet qui n'a pas une once de charisme tient un discours fondé sur son expérience. Incontestée. Ses colistiers sont solides. Marie Chappuis est la benjamin des candidats et Martin Garcia un entrepreneur à succès. L'ancien président Glatz aura beau demandé à l'assemblée de voter pour l'audace du renouveau, les jeux sont faits. A minuit, le résultat tombe. Chacun se congratule. Unger racommode la famille démocrate-chrétienne.

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00:59 | Tags : pdc, gillet, perella | Lien permanent | Commentaires (16)