Belle de Jour, blogueuse, étudiante et prostituée, s'est dévoilée (21/11/2009)

belle de jour.jpg The Guardian et l'anonymat des blogs. Ce billet de David Laufer est paru il y a quelques jours déjà. Tous ceux que l'anonymat dans les blogs préoccupe, exaspère, contente ou indiffère devraient le lire. Il cite l'histoire de Belle de jour une blogueuse qui, plusieurs mois durant, a excité la curiosité de l'opinion anglaise et des médias ou des médias et de l'opinion - c'est selon- en racontant ses galipettes de prostituée ou de call girl - c'est selon - fonction éminemment sociale que la blogueuse exerçait pour payer ses études. Les confidences de la belle, une scientifique, ont même inspiré une adaptation télévisée.

Belle de jour s'est récemment dévoilée pour ce qui est de son identité. The Guardian raconte l'affaire et David Laufer s'en inspire pour parler de l'anonymat dans les blogs qu'il dénonce.

Moi aussi, je dénonce les internautes masqués et rêve d'une toile où règnerait une grande liberté d'expression dont les limites seraient l'honnêteté, la courtoisie, la pertinence, le respect. Mais, comme plusieurs commentateurs du billet susmentionné, qu'il faut lire aussi, je comprends qu'en certaines situations - les gens sont méchants, les patrons pas toujours compréhensifs et les institutions publiques souvent assassines - le discours masqué vaut mieux que pas de discours du tout.  A lire ici le billet de Daniel Huber et les commentaires de Géo, de Père Siffleur, de Greg qui, outre l'argument patronal, avance un argument nouveau que je vous livre ci-dessous

"Le problème est parfois encore ailleurs... Je signe sous un pseudo alors même que je suis prêt à décliner ma réelle identité sans gêne aucune à toute personne me lisant et me la demandant. Par contre, je me méfie comme de la peste de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un robot, en terme plus simple de Google et autres. Et c'est pour cette raison-là que je refuse d'afficher mon nom en toutes lettres.

"Sinon, quand vous êtes employés d'un seul employeur, que vous avez besoin de conserver votre travail parce que vous l'aimez et qu'il vous permet de nourrir la famille, et que vous savez que votre employeur n'aimerait pas voir votre nom ici, vous avez le choix : vous admettez les limites de la liberté d'expression pour ce quelle est réellement, ou vous y croyez suffisamment pour risquer de vous faire virer, gagner un procès, et ensuite le regretter jusqu'à la fin de vos jours...

"Du moment que l'anonymat ne me sert pas à dire des choses que je n'oserais vous dire en face, je ne me sens pas coupable face à vous. C'est de tous les autres innombrables possibles dont je me méfie.

"Chaque individu à son histoire et ses raisons, bonnes ou mauvaises.

"Bon, pour finir : vous aimeriez le retour des votes à main levées ? Vous n'avez ni rideaux ni stores chez vous ? Votre salaire, c'est combien ?
Moi c'est 67'000 brut par année, tout compris. Vous voyez, mon salaire est pour moi moins important dans mon échelle de valeurs que pour d'autres. Nous n'avons pas tous les même pudeurs, ni pour les mêmes raisons...
"

 

Petit PS à l'intention de David Laufer: La grande majorité des blogueurs de la Tribune signent leur blog de leur nom. Quelques-uns sont anonymes. Je connais l'identité de la plupart. J'élimine en principe ceux qui refusent durablement de s'identifier. En revanche les commentateurs, c'est une autre histoire.

14:50 | Lien permanent | Commentaires (2)