Pourquoi Pelli ne fut pas candidat (16/09/2009)

Pelli.jpgComment un chef de parti peut-il manquer à ce point d'ambition pour ne pas être candidat au Conseil fédéral, alors qu'en juin tout le monde pariait pour l'élection automatique du Tessinois? D'une conversation avec un ancien rédacteur en chef de la Tribune et du Téléjournal, je retiens ceci:

Pelli s'est senti sans doute trop vieux pour briguer un siège dans une fonction plus qu'épuisante. A partir de ce fait pourquoi n'a-t-il pas dit dès le début de l'été qu'il n'était pas candidat. Par tactique autant que par stratégie. Il lui fallait faire barrage au candidat Dick Marty et à un éventuel candidat PDC tessinois, d'où l'incertitude entretenue jusqu'à la dernière minute sur sa candidature. Mission accomplie.

Dick Marty qui sans doute rêvait d'accéder au Conseil fédéral n'a pu se déclarer que bien après la désignation du ticket PLR. Trop tard. A ce moment d'ailleurs, Pelli a pu sans risque d'inamitié déclarer que Marty n'était pas candidat. Quant au PDC, il a sans doute mal évalué le syndrome latin. "Schwaller pense en suisse-allemand", a déclaré ce matin sur SF1 Filippo Lombardi, un politicien qui avait la carrure d'un conseiller fédéral mais que les frasques notamment alcooliques et routières ont disqualifié.

Fulvio Pelli a donc fait un choix politique. Mieux vaut un élu radical qu'un élu tessinois au Conseil fédéral. C'est la seconde leçon que Dominique von Burg retient de ce jeu d'ombres.

J'acquiesce et j'ajoute que ce jeu a été assez sommairement gonflé par une télévision publique romande qui croit faire de l'audience avec une soupe insipide et trop brassée.

L'élection du Conseil fédéral est donc désormais d'abord déterminée par les enjeux politiques. L'éviction de Metzler fut le premier acte. Mieux vaut un UDC - Blocher en l'occurrence, leader du premier parti de Suisse - qu'une femme. Le deuxième acte fut l'éviction de Blocher. Mieux vaut un indépendant conforme au système de la concordance - Widmer Schlumgf - qu'un électron libre.

Le troisième acte s'est joué ce matin. Mais là les socialistes et les Verts ont perdu la mise.

Il leur était possible en votant Schwaller de renverser la majorité au Conseil fédéral - plus exactement de déplacer légèrement à gauche le subtile équilibre politique de ce pays. Mais les ambitions personnelles des Fribourgeois Levrat et Berset - même si les partisans du socialiste neuchâtelois Jean Studer ont pu voter Schwaller - et le sentiment que le PDC n'est pas vraiment prêt à abandonner ses références papistes et conservatrices ont incité les parlementaires de gauche à finalement voter Burkhalter. Ite missa est!

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