"La hausse des cotisations maladie à Genève, c'est pas moi!" (08/09/2009)

DSC02476.JPGFlanqué à sa droite du docteur Philippe Schaller (Onex, réseau Deltan) et à sa gauche du docteur Philippe Morel (un ponte des HUG), tous deux candidats PDC au Grand Conseil, le bon docteur Unger a donné hier soir la primeur, à une grosse cinquantaine de militants du PDC, des informations qu'il livre à la presse ce matin sur l'évolution des coûts de la santé publique à Genève de 2005à 2008.

Le message est simple et à forte valeur électorale: "Je ne suis pas responsable de la hausse des cotisations que va propablement annoncer l'Office fédéral des assurance sociales fin septembre pour Genève." Interpellé par la TSR, le site ww.bonus.ch estime la hausse à 9,2% à Genève.

prime maladie 2010 tsr.pngGrâce aux exercices d'économies mis en oeuvre par la direction des HUG, absente hier soir à Plan-les-Ouates, les hôpitaux ont plafonné leurs dépenses à la charge de l'assurance de base. Calculé par patient, la hausse des coût atteint tout de même 4,7% de 2005 à 2008, mais c'est deux fois moins qu'en Suisse.  Reste que le canton dépense toujours 3881 francs par an et par patient quand la moyenne suisse en est à 2973 francs.

Pas un mot sur la polémique en cours déclenchée par la Commission d'évaluation des politiques publiques sur l'état de mise en oeuvre de la planification sanitaire cantonale qui en 35 pages déclare irréalisable son mandat faute tout simplement de l'existence d'une telle planification.

Si la hausse des cotisations n'est pas imputable aux hôpitaux, c'est que la facture continue d'exploser dans les autres secteurs de la santé: la médecine de ville qui coûte à Genève presque deux fois plus qu'en moyenne suisse.

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"Normal, commente le conseiller d'Etat, il y a trop de médecins à Genève. La Lamal et la liberté de commerce ne me permettent pas d'en réduire le nombre, pas plus qu'elles ne me permettent de contingenter les équipements de radiographie".

Autre facteur de coût, les médicaments, mais Unger n'en a pas parlé, qui ne sont pas plus chers qu'ailleurs en Suisse, cependant les assurés genevois en consomment pour près de 80 francs par an quand les Suisses se contentent de 55 francs. (voir graphique ci-après tiré de l'OFSP)

Des pistes pour réduire les coûts ces quatre prochaines années? Il y a encore du mou dans le secteur public, admet Pierre-François Unger, qui pense qu'on devrait continuer à les réduire à hauteur de 10 à 12% soit de quoi compenser la hausse attendue du fait de la demande croissante et des progrès de la médecine. Un message adressé à son successeur? Le magistrat PDC aimerait bien, entend-on, reprendre le progjet d'agglomération.

A la tête d'un département parmi les plus coûteux de la médecine et pas à franchement parler celui qui contribue le plus à la santé générale, le Philippe Morel assène son credo: la santé n'a pas de prix. Le grand patron du service Vaud-Genève des transplantations n'a pas dit un mot sur la poursuite de la spécialisation entre les deux hôpitaux universitaires, ni sur le fait que deux établissements à 65 kilomètres étaient un luxe que les Romands devaient payer. Pas un mot non plus sur le coût faramineux de la fin de vie. Le sujet est encore tabou, même si le médecin convient en aparté qu'il faudra bien, tôt ou tard, admettre Exit au coeur de l'hôpital.

Philippe Schaller ose quelques critiques en sourdine à l'adresse de son collègue, quand il souligne que les pays du nord de l'Europe font aussi bien que la Suisse pour moins cher en mettant l'accent sur la médecine communautaire. Mieux vaut augmenter la santé de tous que réussir des opérations pour quelques-uns. Mais pas un mot sur le rationnement des soins. Sur la formation des médecins, il suggère qu'il soit moins formé à l'hôpital et davantage en ambulatoire où la grande majorité d'entre eux pratiqueront.

Sur le mode de financement, il dénonce la cotisation par tête et les différences entre les cantons, une pétition d'intention qui ne coûte rien au médecin du Centre médical d'Onex, puisque c'est à Berne et non plus dans les cantons que ces choses se décident. Enfin, sur les coûts de la santé, il estime que la Suisse devrait fonder son système de santé sur des médecins de famille établis en réseau qui auraient le mandat de suivre leur patients tout au long de leurs affections et qui devraient être salariés au forfait.

Schaller et Morel sont évidemment d'accord pour mettre le paquet sur la prévention - une tarte à la crème à l'heure des botellones - qui ne coûte pas cher et n'absorbe actuellement qu'un seul des 54 milliards de francs que les Suisses consacrent à leur santé (12 % de la richesse nationale).

Unger laisse dire. C'est pourtant une légère critique à son égard. C'est en effet à la collectivité publique de payer la prévention, pas aux assureurs qui ont pour vocation de financer les traitements des individus. Mais pour financer la prévention, il faut soit augmenter les budgets, soit tailler dans le budget des hôpitaux. Et puis la prévention ne doit pas être un coup d'épée dans l'eau! Personne n'a parler de la responsabilité personnelle, ni du malus pour ceux qui n'ont aucune hygiène de vie.

 

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