Ziegler à Tripoli le 1er septembre (23/08/2009)

infrarouge kadhafi ziegler.jpgLes excuses présentées par le président Merz au peuple libyen sont toujours largement commentées sur les blogs. Les rédactions reçoivent des centaines de lettres et de commentaires. Le sondage lancé vendredi par la Tribune sur son site internet a recueilli plus de 4000 réponses dimanche soir. La proportion des critiques n'a pas changé depuis le début: 80% des internautes estiment qu'il ne fallait pas présenter des excuses. Que fallait-il donc faire? On peut s'effrayer de certaines réponses belliqueuses.

Rares sont les billets défendant l’action du conseiller fédéral radical. Citons sur le site des blogs de la Tribune, John Goetelen http://hommelibre.blog.tdg.ch ou Jean-Maire Brandt http://brandt.blog.tdg.ch. On trouvera une revue de presse des blogs sur http://webzine.blog.tdg.ch.

Sur le plateau d'Infrarouge, Jean Ziegler a expliqué que  les Libyens commençaient à se faire à l'idée que des regrets seraient suffisants. Sans dire combien de mois il aurait fallu encore attendre. Il a confirmé qu'il sera présent le 1er septembre prochain aux manifestations marquant le 40e anniversaire de l'accession du dictateur de Tripoli au pouvoir.

- Reviendrez-vous avec les otages, a demandé Ester Mamarbachi?

- J'espère qu'ils seront au nombre des personnes que le président libyens fera bénéficier de sa clémence à l'occasion de cet anniversaire, a répondu prudemment l'ancien conseiller national socialiste.

S'il revenait avec les deux directeurs suisses dans ses bagages, le vieux critique de la Suisse contribuerait à apaiser peut-être les tensions politiques qui minent un pays, dont l'honneur n'est pas si haut que ses montagnes. Comme le fait remarquer un(e?) internaute, la police est rarement si prompte à intervenir en cas de querelle au sein d'un couple.

Qu'il suffise d'une simple nouvelle (?) interprétation des accords de double imposition qui lient la Suisse aux Etats-Unis pour découvrir soudain que 4450 citoyens américains fraudaient le fisc gravement en dit long sur l'honneur à géométrie variable de Suisse SA et sur la faible curiosité de nos institutions, si peu enclines à ouvrir des enquêtes sur la pratique des banques. De telles enquêtes préalables - que fait donc la Commission fédérale des banques devenue Finma? -  permettraient peut-être d'éviter qu'on doive le faire en catastrophe contraint par la loi du plus fort.

Qu'aurait-il fallu faire? L'action solitaire de Merz est surprenante certes. elle pose d'intéressante question sur le rôle du président suisse, aurait-il pu l'entreprendre s'il avait tenu ses collègues du Conseil fédéral informé? Vraisemblablement pas! Qu'aurait-il fallu faire? Attendre l'action patiente des diplomates, le changement d'humeur soudain du colonel? L'affaire des infirmières bulgares a montré son inflexibilité.

Que le Parquet genevois, comme me le suggérait un conseiller d'Etat, présente soudain ses regrets ou ses excuses, alors qu'il est toujours persuadé d'être dans son droit. Attente illusoire d'un Exécutif impuissance. C'est d'ailleurs ouvrir là une autre question. Celle de la pseudo indépendance du Palais de justice, qui n'aurait de comptes à rendre à personne, surtout pas au Conseil d'Etat ou au Grand Conseil.

En fait, la Suisse dans sa complexité fédérale était au bout de ses capacités d'action. Et le coup de poker de Merz, pour risquer qu'il soit - pour lui en particulier, valait d'être tenté.

Quant au soudain réveil fédéraliste des cantons, il relève du mythe. Le Code pénal est fédéral depuis un siècle et les Suisses viennent de voter un code de procédure pénale unifié de Genève à Appenzell, dont l'entrée en vigueur est prévue en 2010.  L'autonomie des cantons en cette matière est morte.

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