Allah, le porc et le virus (24/07/2009)

lavage-porc.jpgLe titre fera sans doute réagir. Et quelques religieux y verront peut-être une offense. Pourtant la grippe A, qu'on n'appelle plus porcine dans les gazettes pour ne pas stigmatiser cet animal domestique si cher à nos longeoles fraîchement IGP, enflamme de plus belle les autorités en charge de dresser des barrages contre la pandémie virale.

400'000 grippés en Suisse cet automne, 20 millions de Français affectés d'ici la fin de l'année, annonce Le Monde daté du 24 juillet. Combien dans le reste du monde? Les pays arabes s'apprêtent à interdire le pèlerinage de La Mecque aux personnes âgées, aux femmes enceintes, aux enfants de moins de 12 ans, aux malades chroniques.

Faut-il dès lors abattre les porcs? On a bien abattu des troupeaux entiers atteints de la vache folle et protégé des oiseaux du ciel les volailles lors de l'irruption de la grippe aviaire.

Avril passé, les médias ont rapidement détourné leur attention de l'Egypte, seul pays au monde à avoir décrété le massacre de ces animaux. Les blogs donnent encore des infos. Ici et .

Impur, banni de la consommation humain par l'islam mais considéré néanmoins comme créature de Dieu, comme me l'a rappelé, cette semaine, Hani Ramadan, à qui je reprochais son silence au plus fort de la crise antiporc égyptienne. Et les virus sont-ils des créatures de Dieu?

Quelque peu emprunté l'imam des Eaux-Vives. "Personne ne m'a demandé mon avis alors", me répond-il manifestement soulagé de cette absence de curiosité médiatique. Et de détourner habilement la conversation en citant des exemples de l'amitié entretenue entre les Coptes et les Frères musulmans. Sans doute, mais il aurait été et il serait toujours opportun peut-être qu'un musulman ose une parole différente.

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