Sous couvert de développement durable, la Migros saborde le sucre suisse (09/06/2009)
A Pâques j'ai mangé des haricots du Kenya. Sans remord et même persuadé de manger carboniquement correctement. Les plus assidus d'entre vous - merci à eux- se souviendront des roses de l'action de Carème vendues par le protestant Pain pour le prochain et la catholique Action de Carème. Les roses venaient de Tanzanie aussi avec un beau label écolo. Moins gourmandes en Co2 que les hollandaises, elles étaient garanties les roses de là-bas. D'où ma consommation de haricots de là-bas.
La semaine passée je suis tombé en arrêt sur le magazine M. Je le feuillette de temps en temps. Les magazines d'entreprise ont des sous et sont souvent bien faits. Et je découvre dans l'édition M23, en pages 38 et 39 rubrique "les champions de l'écologie, que le sucre de canne bio Max Havelaar, qui vient d'outre mer, est plus écolo que le sucre suisse, dont les paysans suisse font par ailleurs une pub subtile.
Cette semaine la Migros enfonce le clou.
Dans l'édition M24, une interview du directeur général qui dit tout le bien du monde de l'AELEA, l'accord de libre échange avec l'Europe sur les produits agricoles. Et dans un supplément consacré au développement durable Migros explique sur deux pages pourquoi le sucre du sud est carboniquement plus correct que le sucre de betterave. Et tout cela en pleine session d'été des Chambres fédérales. Ironie du sort l'hebdo des paysans romands, Agrihebdo publie une interview de Doris Leuthard. Qui s'aligne entièrement sur la position de la Migros.
Il est bien passé le temps où les paysans - enfin quelques-uns - se sucraient un peu grâce à la guerre froide.
Les Genevois cultivent peu de betteraves. Mais les céréales suisses se négocient deux fois le prix de Bruxelles, les fruits et les légumesrisquent de disparaître de nos campagne . On verra de plus en plus d'herbage, de prés fauchés une ou deux fois l'an à une date fixée par l'administration, protection de la faune et de la flore oblige, et de moins en moins de paysans dans les campanges.
07:40 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
La vérité apparait enfin !
Le "consommez local" n'est pas forcément un argument écologiste. Et puisqu'on y est, pourquoi ne pas parler aussi de la (grosse) contradiction qu'il y a chez nous à vouloir maintenir des zones de nature en zone agricole, au lieu de les laisser redevenir zones de nature sauvage, forêts et autres avec de gros animaux dedans (ce qui profiterait au tourisme et créérait de nouveaux emplois) tandis que dans les pays du sud, nos écologistes du nord passent leur temps à essayer d'empêcher les zones de nature sauvage de devenir des zones agricoles...
Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. Et que l'on ne me dise pas que la déforestation en Afrique ou en Amazonie ne profite qu'aux gros propriétaires, c'est archi-faux. Il y a de grosses exploitations, c'est vrai, mais ce sont très souvent des petits paysans pauvres crevant de faim qui défrichent.
Tandis qu'en Europe, comme aux Etats-Unis, les subventions profitent d'abord aux plus gros (immenses propriétaires), à commencer par Albert de Monaco dans la très riche Beauce en Ile de France (très loin du Rocher) et plusieurs lords membres de la famille royale en Grande-Bretagne, qui sont les plus gros bénéficiaires des subventions de la PAC.
Écrit par : Philippe Souaille | 09/06/2009
je viens de faire 10 kgs de confiture avec des cerises de la région, du village dirais-je... au bilan CO2 positif donc , mais je ne sais pas d'ou vient le sucre ajouté..!! AÏe aÏe aïe
Bonne journée à vous
Écrit par : Gegout | 09/06/2009
Que veut dire à Genève "consommer local" ? Autant consommer Rhône-Alpes que consommer Suisse, non? Le patriotisme économique n'est pas écologique, puisque dans un pays comme la France, les produits peuvent venir des Antilles, c'est à dire d'autres continents. Si Genève préfère des produits de Suisse orientale à ceux de Haute-Savoie, ce n'est pas écologique non plus. En outre, Genève se développe, M. Mabut, vous dites souvent que vous y êtes favorable, et jusqu'à nouvel ordre, le développement est urbain, car il n'y a pas de progression admise dans les prix pratiqués par l'agriculture.
Écrit par : R.Mogenet | 09/06/2009
par hasard, je tombe sur ce blog et cela me fait bondir... consommer local me parait cohérent scientifiquement et culturellement. Notre planète a besoin qu'on réduise la pollution pour la survie de notre espèce, des espèces animales ainsi que la nature et ses merveilles dans sa globalité. L'humanité, notre savoir-faire afin que l'on puisse le transmettre aux prochaines générations.
La Migros,la COOP, et bien d'autre ne joue plus le jeux depuis longtemps, elle exploite les paysans d'ici(le lait, bon exemple) et vente les mérites écologiques des pays défavorisés... là ou elle peut encore dealer les prix (comment expliquez-vous qu'en pleine saison du citron UE, on ne trouve que du citron sud africain ou argentin??????????)De l'ail de chine, du sucre du brésil, du blé du canada, du mais des USA ou de l'orge de Nouvelle-Zealand:ces produits de BASE sont cultivé en suisse et en UE,ne soyez pas trop naïf ces grands sont très loin de vouloir sauver le monde, leur choix commerciaux sont très terre à terre: comment augmenter leur marge sur tout ces produits dont on a besoin.
C'est loin du nationalisme que de consommer local, c'est du bon sens que de demander à tous de faire un effort.....
Écrit par : Marie C | 26/02/2012