La mort d'un peuple (02/05/2009)
Je ne connaissais pas les Tchouktches jusqu'à hier soir. Le docu de Frédéric Tonolli, diffusé par Thalassa, m'a scotché deux heures durant devant l'écran.
La mort d'un peuple raconte le choc des civilisations, le pot de fer contre le pot de terre, une histoire mille fois répétée sur toute la terre depuis des siècles, histoire d'alcool, histoire de désespoir, histoire de vie trop dure dans des environnement trop dures, vécue pourtant pendant des millénaires par des gens dont c'était le destin. Et voilà qu'un jour leur destin fut de voir arriver des colonisateurs. Dont certains ont cru sincèrement apporter la civilisation adoucir la violence de la nature. Barbares ou civilisateurs qu'importe, leur monde, leur vie alllait basculer. Demain ne serait plus comme hier.
Pour les Tchouktches, les habitants du Tchoukotka, les colonisateurs, les promoteurs de l'homme nouveau furent dans les années 20 les Russes, reconfigurés soviétiques. Mais il en fut de même des Indiens d'Amérique du sud et du Nord, des Berbères, des Noirs d'Afrique, des aborigènes d'Australie, des Tziganes d'Europe, des peuples premiers d'Inde et de Chine. Les colonisateurs furent et sont blancs, jaunes, rouges, noirs, simplement conquérants, puissants, civilisateurs.
"Les Tchouktches habitent, nous dit le site de Thalassa, sur le détroit de Bering, un territoire grand comme deux fois la France à l'extrême est de la Russie. Un peuple qui ne compte plus que 10 000 âmes, même pas la population de Carouge. Il vit réparti entre Anadyr, la capitale, et des dizaines de petits villages côtiers. Certains Tchouktches, éleveurs de rennes, nomadisent à travers la toundra et vivent au rythme des transhumances. D’autres sont chasseurs de mammifères marins sur les côtes, et, depuis plus de deux mille ans, la baleine est leur mère nourricière."
En cherchant un peu sur la toile, je suis tombé sur le document scolaire que France 3 propose aux classes qui souhaitent en savoir plus. Sommaire mais intéressant. C'est ici.
En cherchant une carte du Tchoukotka, je tombe sur une autre histoire de ce pays perdu, où commence les matins du monde. Celle du milliardaire russe Abramovitch. Nouveau choc des civilisations qui, nous dit l'encyclopédie en ligne Wikipedia, aurait eu pour effet de tripler le PIB de la région par habitant...
Je vous laisse sur cette info pour méditer en ce temps de fête des travailleurs sur l'Histoire des hommes.
07:22 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je n'ai pas pu voir cette émission, bien qu'elle m'aurait intéressé, et que j'en ai même parlé autour de moi avant sa diffusion. Il existe de nombreux peuples, premiers, ou pas loin d'être premiers, ou qui ont survécu, en gardant leurs spécificités, malgré des conditions très difficiles.
Dans cette veine, on notera l'existence du peuple Mordove, quelques centaines de milliers d'âmes, apparentés aux finno-ougriens, parlant une langue de cette famille, et installés dans l'immensité russe, à l'Ouest de la Volga, près des Tatars. On apprend alors que des recherches auraient montré que les finno-ougriens vivaient là avant l'arrivée des Indo-Européens, qu'ils remontèrent vers le Nord, puis quelques milliers d'années plus tard, firent le chemin inverse pour s'installer durablement dans la région où ils vivent désormais.
L'histoire de nos pérégrinations humaines, est pour moi un constant sujet d'émerveillement, de fascination, et d'optimisme.
Longue vie aux Tchouktches et aux Mordoves.
Écrit par : Gérard Sanchez | 02/05/2009
Mais que connais-tu mon pauvre françois en dehors de ton bardonnex natal et de la cure de ton église ?
Écrit par : Eusèbe | 04/05/2009