Pourquoi le moteur Keynes toussote? (15/04/2009)
La relance, la relance, la relance... L'antienne un brin incantatoire des politiques surtout dans le camp rose-vert renvoie aux danses des Sioux espérant la pluie. Avenir Aktuell rappelle qu'un Suisse sur quatre tire ses revenus de l'Etat et des assurances sociales. C'est même plus d'un Suisse sur trois si l'on ne compte pas les enfants de moins de 15 ans comme l'indique le graphique ci-contre [cliquez dessus pour l'agrandir].
Des Suisses pour qui la mécanique inventée par l'économiste Keynes n'a donc que peu d'impact, explique la revue des grandes entreprises. Keynes prédit que chaque franc injecté dans l'investissement par l'Etat se multiplie. Et que l'Etat peut et même doit donc relancer la machine économique par des dépenses exceptionnelles quitte à s'endetter.
Avenir Suisse cite une étude de l'EPFZ qui a caculé que les plans échafaudés en 1997 ont surtout eu pour effet de relancer les importations. L'autre difficulté de manier le marteau de la relance tient dans le fait que 70% des actifs travaillent dans le secteur des services où l'investissement n'est pas le premier facteur de production.
Baisser la TVA est sur ce plan un bon moyen de redonner du pouvoir d'achat mais difficile d'orienter la consommation. Certains amélioreront l'ordinaire, mais d'autres en profiteront pour partir en vacances. Augmenter la durée d'indemnité du chômage ce qui vient d'être fait est aussi une bonne manière d'atténuer les effets de la crise et de distribuer du pouvoir d'achat.
Reste à réinventer une économie durable intensive en travail rémunérateur qui ne soit pas des emplois publics. Là, on attend encore les prix Nobel d'économie.
19:13 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Tout d'abord on ne répétera jamais assez que leprix Nobel d'économie n'existe pas. Tous les prix Nobel sont des prix pour la paix et Nobel qui avait passé sa vie à gagner de l'argent savait bien que la compétition économique débridée n'amène que des conflits. Les journalistes devraient avoir l'honnêteté de donner à ce prix son vrai nom prix de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel. C'est un peu long, il faut abréger, rendons le à la Banque de Suède.
Quant au fond du problème, la mécanique inventée par les antidémocrates Hayek et Friedman a montré plus que ses limites, sa perversité. Il s'agit maintenant de permettre à des sociétés entières de survivre à la crise,car elle durera longtemps, le modèle keynésien n'est pas parfait, loin de là mais à tout prendre, il aide à cette survie.
Écrit par : Guy Le Comte | 15/04/2009