Stauffer: le choix du Conseil d'Etat (02/03/2009)
Il ne manquait plus qu'un habit de martyr à Eric Stauffer. C'est fait! En excluant du conseil d'administration des Services industriels le dénonciateur du salaire du président socialiste de l'agence publique de l'énergie genevoise et l'importation des déchets napolitains, le Conseil d'Etat apportera de l'eau au moulin de la minorité des Genevois qui pense que la République est efficace sur un point: couper la tête du fou du roi. Courageux, mais pas téméraire, le Conseil d'Etat n'a pas cru devoir convoquer une conférence de presse pour expliquer cette sanction disciplinaire.
Pour le reste on sourira, à défaut de pleurer, sur la hiérarchie des décisions du Conseil d'Etat du jour. Qui annonce, en tête de son communiqué publié à l'issue de sa séance hebdomadaire, son "soutien financier pour contrer l'épidémie de rougeole... au Tchad"... [cliquer sur la vignette pour l'agrandir]
Sur le fond, les députés mesureront que la logique d'entreprise prime sur la logique politique.
En effet, la défense des intérêts des SIG et la préservation de leur image paraît plus important que l'information du public. Une situation qui ne manquera pas d'alimenter à gauche un débat intéressant entre les sociaux-démocrates, tenants de la nouvelle gestion publique, de la décentralisation administrative de l'automisation des services, et les héritiers de Marx et consorts qui veulent conserver la main des élus du peuple sur le gouvernail du canton et de ses filiales.
Exit Eric, quelle gouvernance démocratique des SIG? La question demeure entière. Je l'ai déjà traitée quelquefois dans ce blog, notamment dans ce billet intitulé "Non à des régies eunuques".
La Constituante devra y réfléchir. Elle trouvera peut-être dans les conseils d'établissement qui viennent d'être élus à Genève ou dans les organes de consultation de la SSR ou encore dans les assemblées générale des membres des Raiffeisen des modèles de gouvernance de nos agences publiques cantonale. Des assemblées d'usagers devraient avoir le droit une fois l'an d'interpeller la direction des SIG, des TPG, des HUG, de l'aéroport et de nommer un ou deux représentants dans leur conseil d'administration.
15:06 | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
Cette décision du conseil d'Etat est aussi stupide que celle du bon roi George III qui ordonna le massacre de Boston, il y a juste 239 ans!
En fusillant à bout portant le seul défenseur du petit peuple qui osa dénoncer le salaire pharaonique du président, socialiste, des SIG, l'Exécutif a donné raison aux magouilleurs de tous poils et de se fait s'associe à ces pratiques.
Nous savions tous que ce conseil d'Etat manipule les opinions et induit le peuple en erreur lors de votations populaires, le voici acoquiné à des pratiques plus que douteuses de l'encadrement d'une régie d'Etat.
Jusqu'à hier nous savions que le conseil d'Etat viole les règles de bonne foi en matière électorale (IN134) nous savons maintenant qu'il préfère défendre le malicieux goupil plutôt que le pot au lait de la citoyenne Perrette.
Ceux qui nourissaient quelque espoir en sont quitte pour leur deuil quant au Peuple il est désormais orphelin d'un martyr dont le costume dépasse celui, étriqué, des 7 "baudets".
Écrit par : thomas Paine | 02/03/2009
Les SIG sont de sacrés voleurs, et leur augmentation des tarifs n'a pas suivi l'augmentation des salaires. Elle l'a dépassée. El Gominador a eu le discernement de dénoncer ces excès, c'est peut-être grâce à ses cris d'orfèvre que les tarifs sont très légèrement revus à la baisse?
En tous cas les SIG continuent à être le paradis de certains gros culs carrés bien assis dans leur fauteuils, dans les étages bien chauffés et bien éclairés.
Écrit par : Claradesh | 02/03/2009
Les orfèvres n'ont jamais poussé aucun cri. Les orfraies oui, d'où l'expression. Cela dit, le Conseil d'Etat va se repentir d'avoir pris le parti des coquins et des copains en excluant Stauffer des SIG.
Écrit par : Emigré | 02/03/2009
L'habit de victime lui servira-t-il? Pas si sûr ...
Écrit par : Kathy | 02/03/2009
A noter tout de même qu'entre un Fou du Roi et le Conducator Gominé, il y a deux énormes différences,
1) Le Fou ne pense en aucun cas devenir Khalife à la place du Khalife.
2) Le Fou dit toujours la vérité.
Écrit par : Séraphin Lampion | 02/03/2009
Heureusement que M. Stauffer n'est pas fonctionnaire, sinon ça pourrait coûter 1 million à l'Etat. Depuis le temps que je dis que le gouvernement est incompétent, maintenant en plus il est revanchard. Et autoritaire.
Merci M. Stauffer pour avoir dénoncé un salaire surfait et l'affaire des déchets napolitains. Deux cas où les dirigeants ont fait la preuve de leur incompétence. Crasse. C'est évidemment plus facile de tirer sur le messager et de la révoquer que de se remettre en question et de se révoquer soi-même, pour le bien de la République.
Écrit par : Johann | 02/03/2009
Le communiqué du CE est un parfait exemple de langue de bois. En substance c'est bien par un salaire faramineux et l'importation de déchets que les sig se sont déconsidérés et ont porté tort à l'entreprise et atteinte à la confiance que l'on pouvait avoir dans celle-ci.
Cette "révocation" veut clairement dire que l'on doit se taire face à des faits qui sont inadmissibles. On ne touche pas aux copains et à leurs projets. Ils doivent pouvoir tranquillement continuer à s'en mettre plein les poches, au mépris de l'intérêt de la population.
La future constituante devra prévoir une procédure de destitution des dirigeants avec interdiction de se représenter. Le peuple doit rester le souverain, ce qui n'est de loin plus le cas actuellement. C'est quoi ces princes qui se croient tout permis le temps d'un mandat?
Écrit par : Johann | 02/03/2009
@johann ces gouvernant peuvent tout se permettre car il n'y a aucun risque à faire les pires bêtises. Il faudrait un mandat d'arrêt au mandat de voler!
Écrit par : Antonin | 02/03/2009
Voilà, nous y sommes. Genève est ouvertement devenue une petite république bananière où seul comptent les intérêts de la classe dominante. Les citoyens et leurs droits ne représentent plus rien aux yeux des petits dictateurs locaux et de leurs misérables séides répartis dans tout l'administration.
Genève est en très grand danger. Il est temps de réagir avant qu'il ne soit définitivement trop tard pour notre démocratie.
Écrit par : Sabine | 02/03/2009
Les SIG doivent adopter plus de transparence comme bien d'autres. Le conseil d'administration doit être dépolitisé.
Écrit par : demain | 03/03/2009
Je me pose quelques questions à la lecture du blog ci-dessus :
Quel est le rôle des conseils d’administration des entités autonomes (TPG, AIG, HUG, SIG, HG, etc.) ? Veut-on des conseils de surveillance tenu par des représentants de la population ou des conseils d’administration représentant les propriétaires (les collectivités publiques : Etat et communes) ayant pour tâches la stratégie, la surveillance et aussi la responsabilité de la bonne marches des affaires ?
Mon choix est clair : je veux des conseils d’administration.
Des conseils d’administration avec des représentant de diverses sensibilité mais capable d’œuvrer dans l’intérêt de l’entité administrée. Des personnes capables de courage, de poser les questions qui dérangent, capables de se servir des outils mis a leur disposition : cours des comptes, ICF, Conseil d’Etat, Tribunaux, etc. Mais pas des personnes là pour se faire leur pub au détriment de l’entité gérée. Pas des personnes ayant comme seul souci d’agiter la République pour leur propre gloriole !
L’administrateur a un poste de pouvoir, pouvoir qu’il doit mettre au service de l’entité administrée et par là-même au service des personnes qui l’ont nommées à ce poste (la population pour les entités publique) !
Si je partage le courroux général sur les salaires indécents pratiqués aux SIG, je me permettrais de revenir su l’affaire des déchets napolitain. La polémique est partie du fait que le conseil a accepté d’« étudier la possibilité d’importer » des déchets napolitains. Si l’on peut être contre l’importation de déchet c’est une chose, mais il peut aussi être du rôle d’un conseil d’administration de simplement « étudier la possibilité » ! Finalement, l’étude ne s’est jamais faite, mais la polémique a bien eu lieu. Pour quoi ? Pour qui…
La question à poser aujourd’hui est de savoir quelle est l’utilité d’un conseil d’administration qui ne peut traiter aucun sujet sans le retrouver dans la presse le lendemain.
Christian Bavarel
Jardinier
Député vert au Grand Conseil
Écrit par : Christian Bavarel | 03/03/2009
Il est vrai que la fonction d'administrateur est soumis su secret de fonction. Se la jouer en solo en faisant croire qu'il y a tout un partie derrière lui (qui le suit) ... Ridicule! Il fallait bien qu ele vent tourne pour le conducator gominé qui est finalement le seul à croire en lui.
Écrit par : Oracle | 03/03/2009
bonsoir Monsieur Bave rel
tu ne dis pas la vérité dans ton message concernant l'importation des déchets napolitain, mais cela ne me surprend guère sachant que tu es un Vert et un Vert qui se respect ne dit jamais la vérité bien au contraire il manipule...
Les SIG n'était pas en phase d'étudier la possibilité de... mais bien sous contrat pour importer des déchêts radioactifs en se moquant totalement de la santé des citoyens genevois au nom du profit, de l'argent, de l'ami $$$ que toi et tes petits camarades de gauche combattaient sans cesse
et si ce conseil des SIG traitait justement les affaires et donnaient des réponses claires et précises, la presse aurait certainement été mises de côtés,
alors oui, je suis pour la presse lorsque le peuple est grugé et volé pour remettre l'église au milieu du village
Écrit par : antoine | 04/03/2009