Il faut introduire un impôt fédéral sur les successions (02/02/2009)

vive les impôts.jpgFaut-il introduire un impôt fédéral sur les successions? La Radio romande reprend ce matin au vol la proposition de la socialiste Ursula Wyss. la RSR poste un sondage sur son site. Résultat: 67% de non, mais combien de votants? Le site malheureusement ne donne pas cette info. Les sondages sur le net sont monnaie courante. Ce sont des jeux, mais je suis frappé par ceux que nous mettons en ligne sur www.tdg.ch. Bien sûr, on peut voter plusieurs fois et donc manipuler le résultat. N'empêche qu'une fois acquise au bout d'une ou deux centaines de votants, la tendance n'évolue pratiquement plus, même lorsque des milliers de votants donnent leur avis.

A propos de l'impôt fédéral sur les successions, Ursula Wyss propose de taxer les héritage de plus d'un million de francs. Elle n'est pas la première à relancer l'idée qui émerge à chaque génération. Si mes souvenirs sont bons, Jean-Jacques Servan-Scheriber s'en était fait le champion dans le "Manifeste radical" de 1970. Sans succès évidemment. Sinon, bien plus tard sous Mitterrand, le très contesté impôt sur les grandes fortunes.

C'est pourtant un instrument indispensable qui rappelle aux héritiers des plus grandes fortunes qu'ils sont nés nus comme les plus pauvres de la terre. Et que, quelle que soit leur origine - Dieu ou le hasard - leur richesse les rend responsables de leurs frères humains ou de leurs concitoyens si l'on préfère ce terme plus moderne.

Aux États-Unis signale la radio, l'impôt sur l'héritage est fédéral et frappe les fortunes supérieures à 3 millions de dollars. Bill Gates et Warren Buffet sont favorables à cet impôt citoyen. Les Républicains ont bien sûr tenté d'en atténuer la portée. Sans succès. heureusement. Il est vrai qu'on peut y échapper en partie par des donations à des Fondations philanthropiques: la grande tradition américaine qui permet de financer des universités, la culture, des bonnes causes. Sans devoir passer par des votes politiques.

En Suisse l'impôt sur la fortune existe, tandis que l'impôt sur les successions disparaît. Sous la pression de la concurrence fiscale, tous les cantons ou presque l'ont aboli. Ils ne sont plus que 5, dont Neuchâtel et Vaud, à prélever un impôt sur les successions. A Genève ce sont les radicaux (!) qui ont lancé la charge populiste et gagné la bataille. Une honte.

La commission de l'économie et des redevances du Conseil national doit se prononcer le 10 février prochain sur une initiative parlementaire socialiste qui veut introduire un impôt fédéral. Après les allègements consentis sur la fortune investies dans une entreprise, il est temps en effet de rétablir un peu d'égalité de traitement entre les super-riches et nous autres.

Informations intéressante sur le système fiscal suisse ici

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