L'EMS savoyard: Genevois gare, gare! (08/12/2008)
A Collonges-sous-Salève, route de Rozon, à un jet de pierre de la douane de la Croix-de-Rozon, le Groupe parisien Maisons de famille construit une maison médicalisée pour personnes âgées de 95 lits. "Confortables et conviviales, les résidences Maisons de Famille sont le nouveau lieu de vie des personnes âgées", est-il écrit sur le site internet de cette société qui est active en France, en Italie et en Belgique.
Voilà une nouvelle qui risque de dynamiser le marché des EMS genevois à l'heure où le Conseil d'Etat tente, non sans résistances, via la loi sur les subventions et tout récemment la loi sur les EMS, de mettre un peu d'ordre dans les quelque cinquante homes du canton. Et un peu de transparence aussi dans les tarifs pratiqués par les EMS suisses.
La Maison de Collonges-sous-Salève, dont l'ouverture est programmée pour l'été prochain, s'inscrit clairement dans une stratégie expansive du groupe que ne cache pas Frédéric Suarez, son responsable de la commercialisation et qui se résume en trois mots: draguer le marché suisse.
Le Groupe Maisons de Famille réalise un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros avec plus de 1 600 lits en exploitation, et plus de 800 collaborateurs. Le démarrage a eu lieu en 2003 avec l'acquisition de la Maison de Famille de Bourgogne par Hugues Harmel et le Dr Michel Guillaume. Les deux dirigeants fondateurs de la société s'appuient ensuite très vite sur le fonds d’investissement (CREADEV) de l’Association des Familles Mulliez (AFM). Leur ambition est de devenir en 5 ans, un acteur majeur du secteur de la dépendance en Europe.
En juillet 2007, il s’associe majoritairement avec Bart Vanderschrick et Franck Bamelis, les fondateurs de Senior Assist en Belgique, société qui connait elle aussi un développement très rapide et compte aujourd’hui plus de 30 maisons. Cette année, il acquiert une participation majoritaire dans le groupe italien Sogespa de Carlo Iuculano. Une nouvelle société "LA VILLA" créée à cette occasion gère 10 maisons Sogespa, en Toscane.
Une affaire à suivre sans doute.
09:57 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
OK, Jean-François, mais on ne parle pas d'un produit quelconque mais de personnes âgées. A cet égard, il serait sans doute intéressant d'en savoir plus sur cette fameuse "chaîne" de Maisons de Famille. Notamment: quelle approche ont-ils du grand âge?
Pour le reste, si le Conseil d'Etat se heurte à des résistances, c'est que chaque EMS est une entité autonome qui développe une approche différente (en ce domaine, en effet, il n'y a pas une "règle commune", qui reviendrait à nier la particularité de chaque résident). Les coûts de fonctionnement ne sont donc pas nécessairement les mêmes. Vouloir à tout prix normaliser ce secteur, c'est départir la personne âgée de son humanité.
Bien à toi
Écrit par : Lionel Chiuch | 08/12/2008
Ce que ce positionnsement démontre et que les politiciens genevois ne veulent pas voir dans le délire dépensier qui est le leur, c'est que le privé est mieux à même de gérer ce genre d'établissement.
A Genève on confond toujours, depuis Treina, santé publique et dépenses.
Depuis cet illustre conseiller d'Etat, on s'évertue à nous faire croire que seul' l'Etat est capable de faire fonctionner ces montres de froideur etde dépersonnalisation que son devenus les EMS toujours plus grands, toujours plus proches de l'idéal de Henri FORD, la masse!
Il n'y a plus à Genève de place que pour des "institutions" et non plus pour des lieux de séjour où nos aînées peuvent paisblement, dans un cadre "familial" finir leurs jours.
Segond et ses successeurs sont des gérants, pas des hommes politiques avec un projet humaniste. Ils sont accrocs des chiffres et du rendement à cause de leurs erreurs politiques et non pas pour le bienêtre des personnes âgées.
Je ne crois pas une seconde que la gestion des EMS genevois soit optimale, c'est-à-dire le meilleur point d'équilibre entre qualité d'accueil et coûts.
Nous sommes dans une délire administratif aussi débile que celui qui a cours dans l'école.
Bien triste de voir de tels dérives être cautionnée par le Gd Conseil qui est totalement lagué sur ce sujet.
Il y a dequoi faire 2x mieux avec moins de gaspillages et d'étatisation, Genève est bientôt la banlieue de Moscou, il y plus de surveillants que de personnes âgées dans les lieux de vie.
Normalement second veut dire qu'il n'y a pas de suite, c'est malheureusement faux à Genève qui cultive les particularismes les plus douteux.
Écrit par : René | 08/12/2008