Unireso? Multiréseau! (06/12/2008)

bus tpg.jpgElle se prénomme Catherine. Elle est mère de trois filles. Toutes quatre circulent en transport public. Sympas, les TPG accordent un prix de "gros". Il suffit que l'une paie plein pot. Fin août, c'est la rentrée, le temps du renouvellement des abonnements. Aurélie se pointe à un guichet des abonnements CFF à Cornavin. Elle renouvelle son abonnement plein tarif. Unireso, c'est aussi le RER Nyon-Satigny, Pont Rouge et Eaux-Vives Annemasse. Pas de problème. En attentant Cointrin-Annemasse, Annecy.... Catherine renouvelle son abo deux mois plus tard. Elle se pointe au Rond-Point de Rive, une des deux autres agences officielles des TPG.

- Non, Madame, n'insistez pas, je ne connais pas d'Aurélie, répond la guichetière des TPG plutôt sèchement, l'air de dire non mais celle là, elle réclame un rabais alors que sa fille roule probablement à l'oeil depuis deux mois. Apportez-moi une photocopie de l'abonnement et l'on verra. 

Deux jours plus tard:

- Voici les documents, merci ne me faire bénéficier du rabais de gros, demande Catherine. 

- Ah, mais c'est impossible, répond la guichetière toujours aussi sèche. Ces abonnements ont été délivrés par les CFF et nos réseaux ne communiquent pas.  je ne peux vous vendre qu'un abonnement plein tarif.

- Mais...

- Il n'y a pas de mais, Madame, circulez! Allez aux CFF!

Un peu lasse et passablement  énervée par cet Unireso qui n'en est pas un, Catherine a fini par obtenir son rabais en s'adressant aux CFF dont l'ordinateur avait correctement enregistré l'abonnement d'Aurélie, mais est incapable de transmettre cette info au système informatique des TPG. Il n'y a pas que les voies qui n'ont pas le même écartement.

Cette histoire m'en rappelle une autre.

Socrate était le nom d'un des premiers systèmes informatiques de la SNCF de vente de billets de train via une borne interactive. Sur son écran digital, l'appareil alertait le quidam par ces mots: "L'appareil ne fait pas l'appoint".

Régulièrement, les quidams désorientés par ce message administratif et quelque peu hermétique dérangeaient le guichetier pour s'enquérir du sens profond du mot appoint. Lequel répondait, de moins en moins poliment, que cela signifiait tout simplement  l'appareil ne rend pas la monnaie. Excédé par le ballet des quidams qui réduisait sa productivité au travail, le guichetier adressa une note de service à son chef. Sans suite. Puis il adressa une note de service au chef du chef. Sans plus d'effet.

De chef en chef, il s'adressa au chef de tous les chefs. Lequel s'enquit du pourquoi du comment. On lui répondit que le message était codé dans la machine et que ça coûterait une fortune de le changer. Le chef de tous les chefs, un brin excédé (lui-aussi), décida alors de faire coller sur les bornes de France le message suivant: "Faire l'appoint signifie rendre la monnaie".

Ainsi fut fait! 

 

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