La Toussaint victime d'Halloween (31/10/2008)
Genève héberge une grosse majorité de catholiques de papier qui ne fêteront que très marginalement la Toussaint demain et le jour des morts dimanche. Il faudra aller dans les cantons de Fribourg ou du Valais pour assister au pélerinage des familles sur la tombe de leurs chers défunts et à la ronde des chrysanthèmes. Paradoxalement on parlait plus de la Toussaint quand les sorcières d'Halloween réjouissaient les gosses. Le sorier Obama captive davantag. Tant mieux.
Et n'oublions pas les courges. Réinstallons les sur le devant de la scène! C'est une merveilleuse tradition et un légume succulent.
PS: Lundi 3 novembre, je suis tombé par les hasards du butinage sur l'exposition «Goodbye & Hello: dialogue avec l'au-delà» du musée de la communication (Lire aussi ici).
En Suisse, le soufflé Halloween est retombé. La fête importée d'Amérique du Nord au milieu des années 1990 a certes d'abord gagné en popularité, portée par une vaste opération commerciale.
Un marketing envahissant a provoqué un effet de saturation et l'agacement des consommateurs. Depuis 2005, Halloween est donc en nette perte de vitesse. Gadgets et autres costumes horrifiques se font discrets dans les grands magasins, remplacés par les décorations et sucreries de Noël.
Les historiens attribuent à Halloween et à la Toussaint de très lointaines origines. Ces célébrations découlent du nouvel an celte et du culte rendu aux morts il y a plus de 5000 ans. A l'époque, les habitants d'Europe occidentale considéraient que l'année comptait deux saisons: l'une sombre, l'autre claire. Rites druidiques
Une fête religieuse organisée notamment en Irlande -Samain- marquait le début de la saison sombre. Elle réunissait toute la communauté et durait une semaine avec un pic le 1er novembre.
Des rites druidiques incitaient alors la population à une ouverture au monde des esprits. Durant ces jours considérés comme propices à des événement magiques, les vivants communiquaient symboliquement avec les dieux. Ces rites s'accompagnaient de banquets et de beuveries. Jour férié
Samain a progressivement disparu avec la christianisation. Un pape décida au 7e siècle d'honorer en mai tous les martyrs. Deux siècles plus tard, un de ses successeurs repoussa la date au 1er novembre et décréta que la fête associe martyrs mais aussi tous les saints. Ce jour devint la Toussaint.
Cette fête est fériée dans certains cantons. Cela conduit les fidèles à honorer leurs défunts le 1er novembre plutôt que le 2 novembre, Jour des morts sur le calendrier catholique. Les tombes sont fleuries de chrysanthèmes et des messes sont dites pour les disparus. Costumes terrifiants
Le nom «Halloween» remonte au 16e siècle. Il provient d'une contraction de l'expression anglaise «All Hallow Even»: veille de la Toussaint.
L'événement est surtout célébré dans les pays anglo-saxons. Au soir du 31 octobre, les enfants revêtent des costumes terrifiants et font du porte-à-porte pour quêter fruits, bonbons ou argent. Ambiance plombée
Halloween dope habituellement les ventes des commerces américains. Cette année, la crise financière plombe l'ambiance. Plusieurs enseignes ont déjà mis en place des articles de Noël ou proposent des articles à prix soldés dans l'espoir de motiver les consommateurs.
Si, en Suisse, Halloween est moins apparent, la fête reste l'occasion d'organiser cortèges, concours de déguisements et bals masqués depuis une semaine déjà. Des manifestations restent prévues ce week-end par exemple à Neuchâtel, Sierre (VS) ou Morges (VD).
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