La BNS, l'or, UBS et nous (16/10/2008)

lingot d'or.jpgLa BNS a vendu fin septembre 2008 les derniers grammes des 250 tonnes d'or qu'elle avait prévu de vendre en juin 2007. ll lui en reste 1040 tonnes. Au prix du marché, un magot de quelque 31 milliards de francs. Ce stock représente la moitié du prêt qu'elle a consenti aujourd'hui à UBS pour financer la fondation des casseroles de la première banque suisse. Certes la BNS n'est pas assise que sur un matelas d'or.

Ces 60 milliards de francs que coûte le rachat des titres toxiques d'UBS dépassent de peu le total du budget annuel de la Confédération. Pour mémoire, au moment du sauvetage de la Banque cantonale de Genève, selon un  shéma similaire à celui qui est appliqué pour UBS, Calmy-Rey avait passé dans les comptes du canton de Genève une provision de quelque 2,7 milliards de francs, soit la moitié du budget genevois d'alors, plombant le résultat de l'année 2000 d'autant. Huit ans plus tard, la pilule BCGe a coûté un peu plus de 2 milliards de francs aux contribuabls genevois qui ne sont pas prêts d'en revoir la couleur.

Cette fois, les comptes de la Confédération ne seront pas directement touchés, puisque c'est la Banque nationale qui prend le risque. Un risque calculé entend-on dire dans les milieux avertis, qui pourrait même, osent les plus audacieux, se transformer en bénéfices, si tout va bien et qu'UBS revient rapidement à meilleure fortune, ce qu'on lui souhaite évidemment.

Mais si ce n'est pas le cas ou si la remontée prend du temps, ces 60 milliards affecteront forcément les résultats de la BNS et donc sa profitabilité et donc le bénéfice qu'elle verse aux cantons. A moins que la planche à billets n'enrobe la grosse grosse pilule UBS d'une couche de confiture inflationniste. Tout l'art sera d'en mesurer la dose sans débordement.

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