Arrêtons de parler de la dette publique genevoise! (10/10/2008)

Dans un billet publié hier intitulé la dette, la crise, Marx et la constitution (rien que ça), Jean Praz, candidat de la liste des patrons g[e]'avance réentonne l'antienne des milieux économiques: la nécessité de résorber la dette du canton. Dans un commentaire, un internaute met en regard la dette américaine. Comparaison n'est évidemment pas raison. Qu'en est-il?

La dette abyssale des Etats-Unis est un grave problème, sauf que le dollar étant toujours et encore la monnaie de référence mondiale, la chute de l'Amérique entraînera la chute de la valeur des dettes exprimées en dollar. Personne n'a donc intérêt à l'effondrement de l'empire américain. Les Chinois les premiers qui sont les premiers créanciers des Etats-Unis et qui redoutent non seulement de perdre leurs créances mais aussi le marché qui leur achète le plus de biens.

Pour ce qui est de Genève, les milliards sont toujours impressionnants, mais il faut aussi savoir relativiser. D'une part, eu égard aux actifs de l'Etat qui même si on ne peut pas les vendre comme ça, n'ont pas une valeur nulle. D'autre part, en vingt ans, la richesse de Genève a augmenté ce qui permet de relativiser d'autant la dette. Et puis depuis deux ans, le canton rembourse sa dette. Certes ça ne va pas durer mais il n'y a pas beaucoup de collectivités publiques qui en font autant. Enfin la dette des communes est très faible. D'autant que certaines d'entre elle ont des bas de laine qui correspondent à deux ou trois fois leur budget annuel.

Conclusion: arrêtons un instant de parler de la dette et penchons-nous plus sérieusement sur le prix de revient des services publics. C'est là que réside des gisements importants d'économie et d'efficience. 

07:16 | Lien permanent | Commentaires (2)