Le FMI, bouc-émissaire de l'OMC (07/08/2008)

sudonline.pngDans une intéressante interview de l'ambassadeur luxembourgois Feyder, préposé au Pays les moins avancés à l'OMC, Gorgui Ndoyé, journaliste sénégalais basé à Genève, revient sur les causes de l'échec du cycle de Doha, un article publié par Sudonline:

  • refus de certains pays de s'ouvrir davantage,
  • inadéquation du calendrier (présidentielles américaines en novembre et renouvellement de la Comission européenne en 2009),
  • manque de coordination avec d'autres acteurs de la gouvernance mondiale, le Fonds monétaire international en particulier, dont les politiques d'ajustement structurelles ont profité aux exportations agricoles souvent subventionnées des pays du nord.

Ce que ne dit pas mon ami Gorgui, c'est que les politiques d'ajustement structurel répondaient et répondent toujours à l'obligation de remettre sur pied des pays en faillite, en raison d'investissements erronnés et de dépenses publiques inadaptées, notamment en matière d'armement. Sans parler de la gangrène du clientélisme et de la corruption.

Alors certes, l'ambassadeur luxembourgeois a bien raison de plaider pour une relance de l'agriculture dans les pays du sud, où deux tiers des pauvres et des affamés sont des travailleurs de la terre. Ce qui implique la création de millions d'emplois en dehors de l'agriculture. Et de trouver les moyens d'une coexistence pacifique entre les nations qui rendent possible le choix politique d'économiser sur les dépenses militaires et de renoncer aux dépenses de prestige.

Pour le reste l'ambassadeur ne prend pas trop de risques. Tout le monde est d'accord pour développer l'agriculture. Encore faut-il savoir laquelle? Celle qui génère des recettes d'exportation, ce que voulait aussi le FMI, ou celle que les tenants de la souveraineté alimentaire défende?

 

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