Un malentendu peut en cacher un autre (09/07/2008)

minarets.jpgAinsi le Conseil fédéral a-t-il cru bon de donner une publicité à l'initiative anti-minaret, dont elle n'avait pas besoin. Craignant un malentendu dans les pays musulmans, frappé par le calamiteux principe de précaution, notre gouvernement a donc déclaré son opposition unanime à l'initiative populaire qui a recueilli 114'000 signatures. Une première. Oswald Sigg, porte-parole du Conseil fédéral, a cru bon même de préciser que cette initiative n'émanait pas du gouvernement. Mais que ne la met-il pas à l'index cette initiative si bête et méchante, doivent se dire les régimes musulmans à qui s'adresse donc cette mise en garde officielle et estivale. N'y a-t-il donc pas un Ministère de l'Information (lisez censure) en Suisse, doivent-il se demander?

Ce serait à l'évidence contraire aux droits démocratiques du peuple suisse et allumerait un foyer interne de discorde.

Le Conseil fédéral marche sur des oeufs. Il explique au fond aux pays musulmans que l'initiative est détestable, mais que notre régime politique est bien meilleur que le leur, lequel pose en principe et non seulement permet la liberté de conscience, de presse et de religion. Il est vrai qu'ailleurs, en particulier dans la majorité des pays musulmans, on n'attend pas une initiative populaire pour fermer les églises et brimer voire poursuivre les chrétiens même quand ils se réunissent à huis clos.

Quelle serait la réaction du Conseil fédéral à une initiative qui demanderait le rétablissement de la peine de mort en Suisse? On prie pour qu'aucun groupe politique n'ait jamais pareille idée.

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