La Praille prise d'assaut (30/06/2008)

La Praille pri d'assaut.pngNon, ce titre n'est l'effet ni d'un coup de soleil dominical, ni d'une nuit espagnol (merci à CDL d'avoir transformé le hangar de la ferme de Compesières en une annexe des Eurostades), ce n'est pas non plus l'annonce prématurée, mais espérée, du retour en grâce de Servette (le nôtre pas l'excellent joueur Turc) aux avant-postes du championnat suisse et sa future participation à la Coupe d'Europe, non l'affluence à la Praille est un fait d'actualité. Hier dimanche, le centre commercial, qui a pu ouvrir un dimanche en compensation des soirées perdus, a fait le plein.

Cette surprise, comme le souligne la Tribune de ce matin, me rappelle l'aveu d'une ex-communiste chilienne, entendu récemment chez un ami également réfugié chilien. Elle avait cédé à l'ogre commercial un précédent dimanche. A demi contrite, mais somme toute assez contente, elle nous a déclaré: "Genève est tellement triste. C'est une ville morte le dimanche. Pour une fois, c'était sympa!" La vois du peuple? Qui vient en écho à celui de cette vieille dame citée par la Tribune: «Finalement c’est très agréable de venir faire ses courses un dimanche. Même s’il y a du monde, les gens sont détendus.»

Faire ses courses le dimanche sera sans doute une banalité dans quelques années. Et les bonnes âmes que le dieu argent effraie encore et qui tente de forcer leurs semblables à une oisiveté dominicale non marchandes devront bien admettre que ces chalands et ces badauds sont leurs semblables. Comme vous et moi, ils sont simplement sensibles à la déambulation grégaire, sensibles à l'émerveillement du rituel marchand. Prêts, Dieu sait, aussi à glisser au milieu du caddy une parole d'espérance, un message d'amour, un geste de solidarité. Bref ouvrons les commerces le dimanche, ce peut être un bon moyen de remettre l'église au milieu du village.

Question: l'heure d'ouverture des commerces est-elle une question constitutionnelle?

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