L'Euro coûte cher, mais (04/06/2008)
L'Euro 2008 coûte cher. Les chiffres articulés ont 5, 6, 9 zéros. Saura-t-on jamais combien ce mois de passion footballistique pèsera sur les comptes publiques? Un organe quelconque saura-t-il faire l'addition complète des dépenses et des recettes? Saura-t-on comptabiliser toutes les charges et tous les revenus?
Il en est de nombreux qui sont non directement monétaires, dédommagés plus tard en heures supplémentaires ou en congés compensatoires. Il en est qui ne donnent lieu à aucune transaction, tel le travail des milliers de bénévoles, l'engagement des services publics qui ne connaissent qu'imparfaitement leur coût complet.
Côté recettes aussi, pas facile de calculer l'image de la Suisse ou la valeur de l'exercice grandeur nature que tous les services de sécurité et de santé vont jouer pendant ce mois de juin. Pour une fois qu'ils ne s'entraînent pas pour rien!
Ce qui me frappe, c'est l'écart entre la mobilisation quasi générale des moyens pour cet Euro 08 et la difficulté récurrente qu'ont les clubs et les fédérations sportives à trouver des financements pour leur fonctionnement ordinaire. Au bilan de l'Euro, il faudra aussi mettre la refonte des politiques des sports. Et peut-être, et même sûrement donner d'avantage de compétences encore à la Confédération et aux cantons dans ce domaine.
Le sport est un phénomène social et culturel au sens de la fête, et de la catharsis qu'il opère dans la population. Un simulacre de guerre pour mieux vivre ensemble ensuite. Qu'on ne se choque donc pas des hooligans et des brailleurs, ils sont notre reflet extrême, notre part monstrueuse. Gare aux sociétés qui ne sauraient trouver d'exutoire à ces pulsions. E merci à tous ceux qui ont rendu possible cet Euro 08 en Suisse et en Autriche.
12:05 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Simulacre de guerre, oui. Les jeux des Romains version moderne: une bière, une tranche de MacCain à la main, les vraiment méchants écopent d'un carton rouge, tout le monde gueule,etc. C'est peut-être pas trop cher pour une paix civile, parce que dans une vraie guerre on perd toujours ce qu'on y investit, même du côté du vainqueur. On verra ce soir-même mercredi la conception qu'en ont les Turcs, qui nous ont rappelé en 2005 qu'à Istambul on n'était pas tendre dans l'Antiquité, et qu'on ne l'est pas encore !
Mais il faut reconnaître que le foot est le seul sport de masse à déclencher de telles réactions. Pourquoi? Parce que c'est le seul sport qui permet de tacler l'adversaire, et à la rigueur de le "tuer", sportivement parlant (voir Frei !).
Écrit par : Victor Devaud | 11/06/2008
je dirais plutôt "comptes publics".
Écrit par : stef | 11/06/2008