Vu du Salève

Lundi La nouvelle n'a suscité que des brèves dans les journaux au début de la semaine. Pourtant deux cent mille habitants de ce pays ont signé la pétition pour que la Suisse atteigne enfin la barre des 0,7% de son produit national brut en dons au développement. En revanche, l'annonce du calcul des produits nationaux des cantons romands a elle été largement commentée. Le Suisse - il n'est pas seul - brasse son argent et reste insensible au sort des plus pauvres.En Casamance, qui fut naguère le grenier à riz du Sénégal, le CICR est contraint de faire des distribution de nourriture en attendant la prochaine saison des pluies.

Mardi. Au menu du déjeuner, la Constituante. Qu'en pense le Conseil d'Etat? Silence radio! N'est-ce pas inquiétant? Pour réussir, c'est à dire espérer voir surgir des réformes importantes en 2012, il faudra fonctionner comme l'Europe ou comme la Suisse. Fixer des jalons dans le temps et s'y tenir absolument. Ainsi aucune réforme des communes ne verra le jour si les anciens ne donnent pas leur feu vert et si les administrations communales n'ont pas une idée claire du sort qui leur saura réservé. Un délai de 12 à 16 ans me paraît nécessaire pour aboutir à une solution qui verrait d'une part la création de commune citoyenne dont le maire serait un professionnel chargé de mettre de l'huile dans les rouages. Toutes les tâches régaliennes seraient regroupées au niveau du canton.

Mercredi. Grève du lait. Un scandale? Que font-ils du lait, ils ne peuvent pas laisser les vaches sans traite. Il sera donné au veau et à des association dit Valentine Hemmeler chargé de com à Uniterre. ça n'est pas tenable longtemps et impossible pour les grosses exploitations. Les producteurs de lait réclame un franc par litre, soit 25 centimes de plus pour, disent-ils, couvrir les frais d'exploitation? Ce qu'ils ne disent pas c'est la dimension des exploitations qui ont de tels coûts de production. 

Jeudi Chez un jeune paysan de Choulex on évoque la crise alimentaire. Des paysans autour de la table. Tous sont convaincus que la hausse des prix est une bonne chose. Allez voir dans les GAEC autour de Genève, me dit-il, les paysans se sont mis ensemble trois ou quatre pour faire face à des investissements toujours plus lourds. Ils turbinent comme des fous, jours et dimanche. Ils brassent des millions en chiffre d'affaires pour des revenus de misère. Les machines sont au bout du rouleau. Les citadins ne se rendent pas compte. Produire du lait, du blé, des pommes ou des tomates, ce n'est pas du jardinage.

Vendredi  Le pétrole continue son ascension. Il me faut désormais un billet de 100 francs pour faire le plein de ma Kangoo. J'adopte une conduite pépère ce qui me vaut quelques dépassements intenpestifs et des appels de phare régulier. Il y en a aussi de plus en plus qui lèvent le pied, comme moi.