Injure gratuite à l’UDC ? (24/04/2008)
Ce sont les autres partis politiques qui sont des menteurs ou, pour user d'une terminologie plus politiquement correcte, "sont en porte-à-faux historique avec leur "raison sociale."" Soli Pardo, président de l’Union démocratique du centre, n’a pas apprécié que, dans une perspective parue mardi sous le titre «Un canton de Genève tout bleu ou presque», je qualifie son parti de menteur, parce que son «C» ne correspond pas à son positionnement politique. Sa lettre a été publiée dans la Tribune de ce jour. On la trouvera ci-après intégralement. Même si les critiques du premier UDC du canton sont contestables, sa prémisse mérite quelque attention.
Plus curieuse est cette remarque de Soli Pardo: «Le "C" de "UDC" signifie bien "centre". Cela est dû à l'évolution de ce parti depuis des décennies, et non à une volonté de se présenter comme centriste tout en pratiquant une politique bien orientée à droite.» Faut-il comprendre que l’UDC fut autrefois un parti centriste et que passant par un extrême-centre audacieux, (expression dont Domaine public l’aurait affublé jadis, avant que Jean-François Kahn et plus récemment François Bayrou ne se l’approprie), il aurait perdu le sens de l’orientation et se serait retrouvé, malgré lui (?), à l’extrême-droite?
Plus intéressante est la dernière partie de la lettre du président de l’UDC: «La plupart des partis suisse, écrit-il, sont en porte-à-faux historique avec leur "raison sociale" : il y a bien longtemps, par exemple, que les radicaux, contrairement à leur dénomination, naviguent à la surface des choses et ne s'attaquent plus à la racine des problèmes traversés par notre société. Ou que les socialistes se sont transformés en un syndicat de hauts fonctionnaires nantis, délaissant les intérêts des classes laborieuses de ce pays. Ou encore que les libéraux militent pour une adhésion à l'Union européenne, impliquant l'application de circulaires européennes contraires à l'idée même de libéralisme, tout en continuant à utiliser ce terme pour se désigner. Ou enfin que le PDC revendique un héritage chrétien et même catholique, tout en étant favorable à l'avortement.»
Même si les critiques du premier UDC du canton sont contestables, sa prémisse mérite quelque attention. Ce sont les autres partis politiques qui sont des menteurs ou, pour user de sa terminologie plus politiquement correcte, sont en porte-à-faux historique avec leur "raison sociale", soit par mollesse (les radicaux et les socialistes), soit par dérive (les libéraux et le PDC). Seul donc le parti UDC, bien que menteur dans son appellation, serait authentique dans ses actions.
Soli Pardo démontre une chose. Son art du sophisme n’a qu’un objectif: tromper son monde. Objectif réussi sur le plan électoral du moins, puisque si l'on suit sa démonstration l'UDC a bien fait de passer de l'extrême centre à la droite extrême. Il n'empêche que ce sont tous les autres partis qui ont forgé la Suisse d'aujourd'hui. Pas la mouche du coche, même si elle prend depuis quelques années les allures d'une grenouille fabuleuse.
La lettre de Soli Pardo: Pardo udc menteur.pdf
11:16 | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
@ J.-F. Mabut.
Je suis d'accord avec vous, sauf pour dire "menteur".
Tenez vous bien, si ce parti, mettrait à jour la traduction du nom de SVP, je suis sûr à 100 %, que dès demain, il y auras encore plus de membres et d'électeurs, plus que SVP, veut dire en français, Parti du Peuple Suisse.
Sans union, ni démocratique, encore moins centre, le peuple suisse se reconnaîtrait encore d'avantage dans le seul parti politique portant ce double titre, peuple et suisse.
Alors, plaider, même maladroitement, comme vous le faites, en faveur d'un changement de nom, augmentera à coup sûr le nombre d'élus, de membres et d'électeurs.
Combien de chrétiens vont encore à l'église ? les diverses églises se plaignent du déclin...le PDC aussi...( ça me rappelle la chanson de Bourville )...
Écrit par : Victor DUMITRESCU | 24/04/2008
Il n'y a pas plus extrême qu'extrême, que ce soit de gauche ou de droite et en politique les extrêmes se rejoignent. L’histoire nous a fourni des noms de ces chefs de partis extrêmes, que ce soit Paul Pot, Josef (encore un) Staline, Adolf Hitler et j’en passe. Ces gens et leurs acolytes sont responsables de millions de morts.
Monsieur Mabut, journaliste professionnel, quand vous dites que l’UDC est un parti de droite extrême, est-ce que ça veut dire qu’il n’y a jamais eu de holocauste et autres exterminations, ou au contraire est-ce que ça veut dire que les gens de l’UDC sont du même acabit que les Staline, Hitler et co. ?
Écrit par : Josef Loetscher | 24/04/2008
Vous vous attardez beaucoup sur le "C", alors qu'il y aurait tout autant à dire sur l'abus de l'utilisation du "D" dans l'acronyme de ce parti.
Écrit par : Dji | 24/04/2008
@Dji...l'union s'est faite de manière démocratique, que je sache, pas de coup d'état, ni prise de pouvoir...
Écrit par : Victor DUMITRESCU | 24/04/2008
@Josef Loetscher.
En quoi le fait de considérer que l'UDC est un parti d'extrême droite impliquerait-il que les évènements que vous mentionnez n'ont pas existé? Quant à la 2ème partie de la question, la réponse est oui, en partie. Ce désir de "purge", donc de "pureté" et d'unanimisme, en est un signe indéniable. Tschüss!
Écrit par : Romuald | 24/04/2008
Voici un lien vers la Wikipédia en français qui se rapporte à une définition du terme "extrême droite" que je trouve assez équilibré. Vous pouvez apporter des modifications à cette définition. Il faut toutefois savoir qu'un panel d'honnêtes personnes surveille les modifications apportées.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Extr%C3%AAme_droite
Écrit par : Josef Loetscher | 24/04/2008
Cher Monsieur Mabut,
Je crois que vous m'avez mal compris.
J'ai en premier lieu avancé que l'UDC était un parti clairement de droite, tant et si bien que le qualificatif de "centre" figurant dans sa "raison sociale" n'était pas trompeuse ; j'imagine mal qu'un seul de nos électeurs ait voté pur nous en croyant voter pour un parti du centre.
J'ai d'autre part souligné que tous les partis suisses étaient en porte-à-faux avec leur dénomination, qui ne correspondait plus à leur action (ou inaction...), du simple fait que l'histoire fait évoluer notre société.
Notre parti utilise d'ailleurs, en Suisse latine, le seul acronyme "UDC", sans jamais utiliser les noms auxquels les trois lettres se réfèrent.
Nous ne mentons pas aux électeurs, ni ne les trompons, car nous ne nous cachons pas d'être un parti de droite, et n'avançons pas masqués en parti du centre pour duper l'électorat.
Notre "raison sociale" UDC a, aujourd'hui en Suisse latine, une signification bien précise et personne ne nous assimile à un parti du centre. Il est simplement difficile, inutile et sans effet de changer une "raison sociale" qui est bien implantée dans le public. Puisque vous prenez exemple dans le monde commercial, pensez que "Coca-Cola" continue à s'appeler ainsi, bien que que ne contenant plus de cocaïne depuis longtemps... Et aucun des consommateurs de cette boisson ne peut prétendre être trompé en prétendant être trompé par la marque et croire qu'elle en contient.
Je terminerai en contestant avec vigueur la qualification d'extrême droite pour mon parti. Le lien cité pat M. Loetscher définit ce qu'est un aprti d'extrême droite, et cette définition ne s'applique pas à l'UDC, qui n'est d'ailleurs pas classée, en Suisse, comme un parti d'extrême droite, hormis par quelques personnes se situant elles-mêmes à l'extrême gauche... Je reviendrai un jour sur cette question dans un de mes blogs.
Meilleures salutations et bon week end.
Soli Pardo
Président
UDC-Genève
Écrit par : Soli Pardo | 25/04/2008
Cher Monsieur Pardo,
Je vous remercie de vos courrier et courriel. J'ai parfaitement compris et vous sais gré de vos efforts de m'expliquer, ainsi qu'aux lecteurs de la Tribune et aux visiteurs de ce blog, que l'UDC n'est pas un parti centriste, mais un parti de droite extrême. Comme vous, je pense que l'UDC n'est pas un parti d'extrême droite. La différence est subtile mais nécessaire.
Elle n'enlève rien à mon constat qu'à l'UDC l'étiquette ne correspond pas au contenu du flacon. Certes vous pourriez argumenter (et vous le faites d'ailleurs) que l'UDC, c'est comme UBS, une marque. Sauf que tout le monde sait qu'UBS correspond bien à Union de banques suisses et non à United Black Sheep. Bref UBS fait commerce d'argent, UDC de lendemains qui déchantent ou plutôt d'avant-hier enchateur. (A propos, je ne savais pas que Coca cola aie jamais contenu de la cocaïne?...)
Vous dites que l'UDC n'a pas de raison de changer de marque. Je vous comprend, c'est trop utile de ratisser large. Comme votre appellation allemande qui n'a de populaire que le nom. N'empêche que vous avez changé de label dans un passé qui n'est pas si lointain. L'UDC s'appelait en Pays de Vaud PAB paysans, artisans, et bourgeois. Agrarien pour faire court. C'était clair. Mais il est devenu vital pour vous d'en changer pour éviter de disparaître avec ces catégories sociales laminées par les avocats et les fonctionnaires qui désormais gouvernent le monde. Pourquoi n'avez-vous pas conservé à Genève le beau terme de Vigilance?
D'autres partis ont d'ailleurs changé de nom. Ce qui ne les a pas toujours réussi. Le parti indépendant chrétien social a perdu en lisibilité politique en devenant le parti démcrate chrétien. Les écologistes sont devenus Les Verts, alors que ce parti vieillit et se compromet au pouvoir. Et les radicaux, devriendront-ils bientôt des libéraux, terminologie plus conforme au freisinn alémanique. Je ne vous parle pas d'A gauche toute qui marche en rang dispersé sur vos plates-bandes (et réciproquement). Seuls les communistes ont au fond le courage de leurs opinions.
Vous voyez Monsieur Pardo, Tout est relatif. Reste un fait dure: l'Union démocratique du centre devrait changer d'identité.
Bonne journée et excellente fin de semaine.
Écrit par : JF Mabut | 25/04/2008
A mon avis, vous êtes loin du compte, Monsieur J.-F. Mabut.
"Soli Pardo démontre une chose. Son art du sophisme n’a qu’un objectif: tromper son monde."
Les électeurs, les membres et les élus du SVP-UDC, savent très bien qu'elle est la teneur de ce parti.
Dire que Soli Pardo, en sa fonction de président de la section cantonale du SVP-UDC Suisse, est un menteur, qui délibérément veut tromper son monde, devient une insulte, après tant et tant d'années de dénigrement à l'adresse tant du parti, que de son membre éminent, Christoph Blocher, que tant les journalistes et les adversaires politiques se sont donnés à cœur joie, pour démolir, salir, dénigrer, etc.
L'insulte, de votre part envers les lecteurs de votre article, vient après tant de victoires électorales.
Aucune présomption d'innocence n'est accordée, malgré la réponse de ce monsieur.
La malhonnêteté intellectuelle qui émane de vos écrits ( article et commentaires y compris ), est-elle due à votre affiliation auprès d'un parti politique, adversaire du SVP-UDC, à votre manque d'information chronologique ou bien à votre intention de nuire par tous moyens possible à la montée en puissance de ce parti et ce, dans tous les cantons de Suisse ?
Bien à vous,
Victor DUMITRESCU
Écrit par : Victor DUMITRESCU | 25/04/2008