Le pain n'est pas gratuit (17/04/2008)
2004 fut une année agricole exceptionnelle. Pas une sécheresse, pas une inondation, pas un fléau biologique, insectes ou champignons, n'a détruit les récoltes cette année-là. Au grand bénéfice des gouvernements du sud. Le prix du pétrole n'avait pas encore pris l'ascenseur. Chinois et Indiens n'avaient pas encore pris goût au poulet. Et les biocarburants ne faisaient pas la une des journaux. Bref jamais les prix du blé, du riz, du maïs n'étaient tombés si bas!
Au grand bénéfice des gouvernements des pays du sud, qui ont pu nourrir à bon compte les pauvres qui s'agglutinaient en vagues désespérantes dans les faubourgs lépreux de leurs mégalopoles étalées à perte de vue. Des pauvres chassés souvent de leur campagne, moins par les multinationales, sauf en quelques endroits, que par l'impossibilité de dégager de l'usant travail de la terre de quoi se nourrir et nourrir leur familles.
Quatre ans plus tard, des sécheresses, des inondations, des criquets, des guerres ont affecté la production agricole, le pétrole a passé la barre des cent dollars, La Chine et l'Inde consomment davantage de viande et les gouvernements du nord comme du sud, pressés de tirer quelques profits de la flambées des prix de l'or noir, ont lancé de vaste programme d'exploitation de l'or vert, y compris en Suisse et en Europe, où le bilan écologique des agrocarburants est plus que discutable.
Le cumul de ces éléments a fait basculer le monde de l'abondance à la pénurie. Le monde s'alarme. Tardivement. Mais que fait la police? Qu'on nous présente les coupables de cette catastrophe dont les images entre 19h30 et 20h30 viennent perturber notre digestion? Le peuple, par presse interposée, est toujours prompt à chercher un bouc-émissaire. Quel sera-t-il cette fois-ci? Les multinationales de l'agro-alimentaire et désormais des agrocarburants? Les OGM? Le FMI, la FAO? Les gouvernements imprévoyants du sud et du nord? Le réchauffement climatique?
En attendant que l'on instruise le procès des coupables, considérons que la hausse du prix des matières premières est une chance. Uniterre la branche suisse de Via Campesina confirme cette interprétation, en ce jour des luttes paysannes, dans un communiqué, dont la phraséologie fleure bon l'anticapitalisme primaire. Lire ici uniterre17avril 08.pdf.
La perspective de faire des profits dans l'agriculture est quoi qu'en pensent les alternatifs la meilleure manière de relancer la production, de remettre en culture des millions d'hectares en jachère, de payer le prix de l'irrigation, des installations de stockage et de transports, de la lutte biologique ou chimique contre les prédateurs et de donner aux paysans les moyens de vivre de leur travail.
Le premier fléau de l'agriculture, c'est de croire que la production du pain est gratuite comme l'est son quotidien du matin.
08:29 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Pour cause de censure permanente et injustifiée, je squatte votre blog (de toute façon, il ne viendrait à l'idée de personne d'y déposer un commentaire tellement il est nul) :
"Les Antillais n'ont jamais été, ne sont pas et ne seront jamais Français. Ils sont Antillais et vous emmerdent, M.le gauchiste. Les Savoyards sont français comme le sont les Armagnacs et les Bourguignons. Historiquement.
C'est votre propre idéologie qui est raciste ! En quoi serait-ce une gloire ou un honneur d'être Français ? C'est juste un avantage pécunier, et votre mauvaise foi maladive - qui vous fait censurer tous les commentaires qui ne vous plaisent pas - démontre bien quel individu vous êtes réellement !
La honte sur vous, Philippe Souaille le censureur."
Écrit par : Géo | 17/04/2008